
Avortement de procès pour les cinq anciens joueurs d’ÉCJ accusés d’agression sexuelle
Le Journal de Montréal
Tout est à recommencer pour les cinq anciens joueurs d’Équipe Canada junior accusés d’agression sexuelle, puisque la juge au dossier a ordonné vendredi l’avortement de ce procès ultra-médiatisé. Un nouveau jury a été formé pour recommencer à entendre la preuve la semaine prochaine.
«Je suis désolée de vous annoncer que j’ai décidé de déclarer un avortement du procès [mistrial]. Ce faisant, ce jury est démantelé. Merci beaucoup de votre attention et de votre service, quoique bref. Vous êtes maintenant libres de partir», a annoncé brièvement la juge de la Cour supérieure de l’Ontario Maria Carroccia, selon différents médias couvrant les procédures.
Ce coup de théâtre est survenu avant même que la première semaine du procès ne fût terminée.
Ce genre de décision, relativement rare, a lieu lorsqu’un juge estime que les accusés ne sont plus en mesure d’avoir un procès juste et équitable. Cela peut se produire, par exemple, lorsqu’un jury est contaminé par des informations externes qui n’ont pas été dévoilées lors du procès.
Toutefois, un interdit de publication empêche les différents médias couvrant le procès de dévoiler les véritables raisons de cet arrêt des procédures.
Mercredi, la magistrate avait renvoyé de manière précipitée les membres du jury chez eux, en leur expliquant: «Quelque chose s’est produit pendant l’heure du dîner et je dois y réfléchir et en discuter à fond avec les avocats».
Jeudi, aucun témoignage n’a été entendu pour la même raison, alors que des discussions de nature procédurale ont eu lieu toute la journée, a rapporté le réseau CBC.
Tout de suite après l’avortement de procès, le processus de sélection des nouveaux membres du jury a été amorcé au palais de justice de London.
«À la fin de cette affaire, il vous incombera d’examiner les preuves et mes instructions, puis de décider si les accusés sont coupables ou non coupables des crimes dont ils sont inculpés», a déclaré la juge Carroccia au nouveau groupe d’environ 200 jurés potentiels. «Vous serez responsables de déterminer si la culpabilité des [accusés] a été prouvée au-delà de tout doute raisonnable.»
