
Rien de fait encore pour stopper les travaux du golf illégal aux abords du lac Memphrémagog
Le Journal de Montréal
Deux semaines après que fut révélée la construction non autorisée d’un terrain de golf sur le domaine privé d’un riche propriétaire riverain du lac Memphrémagog, la Ville et le ministère de l’Environnement n’ont toujours pas entrepris de recours pour mettre fin aux travaux.
En réponse aux questions du Journal, le ministère de l’Environnement du Québec a expliqué être toujours en analyse des faits recueillis sur place le 31 juillet dernier et assurer «un suivi serré du dossier». Mais rien, nous confirme-t-on, n’a encore été fait par le ministère pour faire cesser les travaux en cours.
Même chose du côté de l’hôtel de ville de la petite municipalité d’Austin, dans les Cantons-de-l’Est. En entrevue, la mairesse Lisette Maillé a reconnait que même si le dossier préoccupe, sa municipalité n’avait pas encore émis de contravention ou d’ordonnance pour forcer le propriétaire à mettre fin aux travaux.
Il y a deux semaines, nous écrivions que le couple de propriétaires, formé de Glenn Chamandy, PDG de la multinationale du textile Gildan, et son épouse, Amal Murad, avait entrepris, sans autorisation apparente, d’importants travaux d’aménagement d’un terrain de golf sur son domaine privé d’Austin, non loin de l’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac.
Le 17 juillet, la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) a émis une ordonnance pour faire cesser les coupes d’arbres dans une érablière protégée par la loi, de même que des travaux de remblai et d’entreposage sur un territoire protégé (zoné vert) d’une superficie évaluée à 4,5 hectares.
Rien toutefois n’aurait encore été entrepris par Austin ou le ministère de l'Environnement pour faire cesser les travaux sur le reste du terrain («zoné blanc») qui excédent le territoire protégé par la CPTAQ. De quelle superficie de territoire «zoné blanc» parle-t-on? Nul ne saurait dire exactement.
Mais selon les dernières photos aériennes, diffusées par Le Reflet du Lac, de Magog, les travaux de déboisement en cours auraient déjà permis la construction non autorisée d’un grand lac artificiel et l’aménagement d’au moins trois allées de golf.
