
Olivier Primeau sonne l’alarme: «L’eau n’est pas gratuite et on la gère très mal»
Le Journal de Montréal
L’homme d’affaires Olivier Primeau estime que le Québec doit mieux gérer son eau au moment où des chercheurs projettent que des grandes villes nord-américaines pourraient connaître des pénuries de l’or bleu dès la prochaine décennie.
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«Faut pas paniquer: on ne manquera pas d’eau potable demain matin. Mais localement, c’est déjà un problème», lance-t-il en entrevue à QUB radio.
Des villages, des agriculteurs et même des secteurs urbains peinent à répondre à leurs besoins. Selon lui, le Québec vit encore dans l’illusion d’une eau infinie.
Primeau cite même un rapport interne qu’il aurait reçu de gens d’Hydro-Québec: «Cette semaine, j’ai appris que deux grands réservoirs étaient à des niveaux presque dangereux.»
L’entrepreneur québécois est aujourd’hui propriétaire de 36% du volume d’eau sous permis au Québec. Depuis son achat de Dominion Water Reserves en 2022, rebaptisée Prime, l’entreprise est passée de 200 à 2000 actionnaires, sans même générer de revenus. Cotée en Bourse et valorisée à 20 millions $, elle détient six permis de captage délivrés par le ministère de l’Environnement. Primeau n’exploite pas encore ces droits, mais il a un intérêt personnel dans le dossier.
Pour l’entrepreneur, la gestion de l’eau au Québec est tout sauf optimale.
«Il y a près de 1000 permis de pompage délivrés, et entre 30 et 40% appartiennent déjà à des entreprises étrangères. Ces compagnies pompent des milliards de litres et ne paient presque rien.»
Selon lui, l’eau rapporte environ 25 à 30 millions$ par an au Fonds bleu, une somme dérisoire comparée à la valeur réelle de la ressource. «Pendant que nos infrastructures tombent en ruine, des géants embouteillent même de l’eau d’aqueduc et la vendent comme de l’eau en bouteille.»
