
«On les force à frauder des Canadiens»: le témoignage troublant du patron du Centre antifraude
Le Journal de Montréal
Des réseaux criminels forcent des travailleurs à l’autre bout du monde à passer leurs journées entières à vider nos comptes bancaires sous la menace de leur bourreau.
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«Au Myanmar, au Cambodge, au Laos, [aux] Philippines, c’est très tragique», explique en entrevue au Journal Chris Lynam, directeur général du Centre antifraude du Canada.
«Les gens pensent qu’ils s’en vont travailler dans un casino ou une autre entreprise, mais une fois là-bas, ils n’ont plus le droit de quitter. On les force à frauder des Canadiens», poursuit-il en marge du Forum INCYBER CANADA, qui s’est déroulé la semaine dernière à Montréal.
Près de la moitié des 644 M$ perdus dans des fraudes au pays l’an dernier (313 M$) concernaient des fraudes d’investissement, observe Chris Lynam, directeur du Centre national de coordination en cybercriminalité de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
L’an dernier, plus de 36% des pertes financières liées aux faux investissements concernaient des personnes de 60 ans et plus.
Ces victimes ont surtout perdu de l’argent en pariant sur des cryptomonnaies bidons (perte moyenne de 23 815$ par transaction).
Et les usines de fraude d’Asie du Sud-Est ne sont pas les seules à nous cibler jour et nuit pour nous soutirer de l’argent.
