
Un siècle plus tard, des maisons en kit Sears font toujours partie du patrimoine bâti du Québec
Le Journal de Montréal
Bien avant les maisons modulaires et préfabriquées comme on les connaît aujourd’hui, des compagnies comme Sears offraient la livraison d’habitations en kit... et certaines d’entre elles font encore partie du paysage au Québec!
À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, les transformations démographiques causées par l’industrialisation posent un dilemme aux compagnies en Amérique du Nord. Comment offrir un logement le plus rapidement possible à leurs employés, souvent dépêchés en zone peu développée?
«C’est dans cette quête de logement que se diffuse l’idée d’une petite maison unifamiliale, construite en bois le plus rapidement possible et à moindre coût», explique Lucie K. Morisset, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain.
Les maisons en charpente de bois en kit, d’abord offertes par la compagnie américaine The Aladdin Company, puis par Sears et Eaton, notamment, «reposent sur une tradition anglo-saxonne bien enracinée aux États-Unis et en Angleterre». Contrairement aux maisons françaises, construites en pierre, elles ne requièrent pas de main-d’œuvre spécialisée.
«Il est beaucoup plus facile de construire en bois et c’est beaucoup plus rapide, enchaîne la professeure. C’était parfait pour un pays neuf comme le Canada.»
Malheureusement, les archives de Sears «ont presque disparu» depuis la fermeture de la compagnie en 2018, ce qui complexifie drôlement le dénombrement de maisons construites au Québec.
On en trouvait surtout dans les périphéries immédiates des villes et dans les villages non loin d’un chemin de fer, ajoute néanmoins Mme Morisset.
«Un kit Sears, au début du XXe siècle, avant la guerre, pèse autour de 25 tonnes... on ne peut pas porter ça sur ses épaules!», plaisante-t-elle.
