
Quand l'indépendance devient «virale» sur TikTok et les réseaux: voici qui sont les nouveaux influenceurs pour la souveraineté
Le Journal de Montréal
Ce ne sont plus tellement les notes de Gilles Vigneault, Paul Piché et Harmonium qui font vibrer les jeunes souverainistes, mais plutôt les rimes de Kinji00, un duo de rappeurs québécois qui fait fureur sur TikTok, avec l’appui d’une nouvelle vague d’influenceurs.
Miguel et Léonardo Monteiro-Beauchamp, de leurs vrais noms, sont nés à Porto et ont grandi à Gatineau. Le premier est âgé de seulement 17 ans.
«Il y a un an, mon frère est venu me voir dans ma chambre en me disant qu’il voulait faire du rap», s’amuse à raconter Léonardo, alias Lb66, 22 ans.
La fleur de lys et la souveraineté sont au cœur de chacune des chansons, auxquelles se greffent des échantillons de grands discours de Jacques Parizeau et René Lévesque. En à peine 12 mois, les contenus de Kinji00 publiés sur TikTok cumulent déjà près de cinq millions de visionnements. Sa première compilation, lancé le 24 juin, s’intitule À la prochaine fois.
«Au début, c’était vraiment juste en ligne», se souvient Miguel.
«Ç’a été super rapide. Puis il y a vraiment eu un switch, où Kinji est passé, genre, d’un rappeur TikTok à un symbole de la souveraineté», a relaté son grand-frère, en entrevue avec Le Journal.
Si le duo connaît autant de succès, c’est aussi parce que ses chansons sont mises en valeur par des youtubeurs et des créateurs de contenu québécois hyper populaires auprès des jeunes comme Shahin Naderi (443 000 abonnés YouTube), Lewis Le Fou (59 000 abonnés sur Twitch) et Mounir Kaddouri (alias Maire de Laval – 51 000 abonnés YouTube), tous de fiers souverainistes.
Kinji00, qui refuse toute affiliation avec un parti politique pour mieux «rassembler», remplit désormais de petites salles un peu partout au Québec et s’est fait remarquer cet été avec des apparitions lors de plus gros événements, comme les Francos de Montréal.
Par un vendredi soir d’automne, la salle du Pantoum à Québec affichait d’ailleurs complet pour leur spectacle, qui avait des airs de Saint-Jean-Baptiste en septembre.
