
Propos controversés de Donald Trump: il ne faut pas avoir peur de prendre du Tylenol, plaident des pharmaciens
Le Journal de Montréal
Il ne faut pas avoir peur de prendre du Tylenol contre la fièvre et les douleurs, assurent les pharmaciens, qui rappellent que le populaire médicament est efficace et sécuritaire, malgré la mise en garde de Donald Trump.
«C’est un médicament sécuritaire», indique la professeure à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal, Anick Bérard, expliquant qu’à peu près tout le monde a du Tylenol dans sa pharmacie personnelle.
Lundi dernier, Donald Trump a créé une onde de choc en nommant l’acétaminophène, l’ingrédient actif du Tylenol, comme la cause des troubles de l’autisme chez les enfants.
Aussi titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les médicaments et la grossesse, Mme Bérard soutient que les revues scientifiques soulevées par le président américain ont été critiquées pour leur manque de rigueur. Elles illustrent une association entre le médicament et l’autisme, mais aucun lien de cause à effet.
Ces études, basées sur des observations et non des essais cliniques, comportent des biais, selon la spécialiste, puisqu’il est impossible de contrôler combien de Tylenol et quand les femmes enceintes ont pu en consommer, car il s’agit d’un médicament en vente libre.
«Toutes évidences publiées tendent à montrer que le Tylenol ne pose aucun risque [...], que des millions de femmes enceintes ont en pris et [que] la prévalence de l’autisme reste faible», poursuit la spécialiste.
Or, une fièvre qui reste non traitée pendant la grossesse, «ça, c’est dangereux», plaide Anick Bérard, car cela augmente les risques de naissance prématurée ou de malformations cardiaques, par exemple.
Santé Canada a tenu à préciser que l’acétaminophène est «utilisé par des millions de Canadiennes et Canadiens depuis des décennies, y compris pendant la grossesse et l’allaitement» et qu’aucune preuve ne permet d’établir un lien avec l’autisme.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a aussi fait le même rappel, ajoutant que les soi-disant preuves restent incohérentes.
