Tour de France: Guillaume Boivin a versé quelques larmes aussi
Le Journal de Montréal
Une trentaine de minutes après les célébrations de son coéquipier, Guillaume Boivin a interrompu une entrevue du diffuseur officiel pour enlacer Hugo Houle, qu’il n’avait pas encore vu.
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La scène était prévue pour la télévision, mais pas les larmes qui se sont ajoutées. On a pu voir Boivin retirer ses lunettes et hocher la tête incrédule en s’essuyant les yeux rougis au moins à deux reprises.
Sur la route, l’autre Québécois chez Israel-Premier Tech avait eu quelques bribes d’information sur la situation de la course, mais sans plus.
Il a franchi la ligne d’arrivée au 95e rang dans un groupe à 29 min 28 s du gagnant. Il faut dire que les Québécois présents au Tour de France se connaissent depuis les courses de quartier à l’adolescence. La voix encore éteinte, Boivin était toujours sous le choc deux heures après.
Un film
« J’ai su qu’il avait 40 secondes au sommet de la dernière montée. Après, un ancien coéquipier m’a dit qu’il avait gagné, mais je ne voulais pas le croire. À 800 mètres, j’ai vu qu’il était au podium ! C’est beau ce qu’il a fait. Je me souviens encore du décès de son frère. Ça a pris du temps mais il n’a jamais lâché. C’est incroyable. J’avais de la misère à lui parler », a précisé Boivin.
Être l’un des meilleurs de son sport ne rime pas toujours avec millions de dollars dans le compte en banque et voitures de luxe. Plusieurs athlètes québécois, peu soutenus financièrement, en arrachent et font des sacrifices afin de pouvoir continuer à pratiquer leur discipline: travailler jusqu’aux petites heures du matin, renoncer à être propriétaire, dormir en pension lors des tournois...
Note de la rédaction : M. Picard est un ex-défenseur du Canadien qui a joué 253 matchs dans la LNH, en plus d’avoir joué professionnellement en Russie, en Suisse et en Allemagne. Analyste à TVA Sports, il est depuis quelque temps répugné par ce qu’il voit dans notre hockey mineur québécois. Il a découvert ses côtés les plus laids en suivant son fils dans les arénas.