
1200 emplois menacés par les tarifs: le stress monte chez Paccar
Le Journal de Montréal
Les menaces de tarifs de l’administration Trump sont sources de grandes inquiétudes chez plus d’un millier de travailleurs de l’usine Paccar, de Sainte-Thérèse, à une trentaine de kilomètres de Montréal.
«Nous sommes inquiets, c’est sûr. Sur le plancher, tout le monde ne parle que de ça, confirme au Journal, Jean-François Barrette, un employé de Paccar depuis 2011, agissant aujourd’hui à titre de vice-président de la section locale 728 du syndicat des travailleurs de Paccar, associé à Unifor.
Les quelque 1200 travailleurs de cette usine de Sainte-Thérèse (ancienne connu sous le nom de Kenworth) produisent quotidiennement 73 camions par jour. On parle principalement de grands camions routiers de classe 7, des marques Peterbilt et Kenworth, destinés au transport de marchandises.
Le hic, c'est que 97% de la production de cette usine, la seule de l’entreprise au Canada, trouve preneur sur le territoire des États-Unis. L’imposition annoncée de tarifs de 25% sur tous les produits canadiens constituerait, ni plus ni moins, une mise à mort.
« Nul besoin d’un baccalauréat en économie pour comprendre ça. Quand l’essentiel de ce que tu produis s’en va aux États-Unis et que de nouveaux tarifs t’obligent à vendre 25% plus cher, c’est certain que tu te retrouves à risque », affirme le maire de Sainte-Thérèse, Christian Charron.
Déjà, la semaine dernière, les problèmes n’ont pas mis de temps à se faire sentir à Sainte-Thérèse. Dans les heures suivant le début de l’application des tarifs mardi dernier, Paccar a dû interrompre l’ensemble de ses livraisons vers les États-Unis.
«Ça a duré comme ça au moins deux jours. Au poste-frontière, les douaniers ne savaient pas à qui charger les tarifs, relate le représentant syndical. On a finalement pu recommencer à livrer qu’après que Trump a décidé de reporter ses tarifs au 2 avril. Il était temps.»
Lundi matin, alors que l’usine était à l’arrêt, peu de travailleurs se trouvaient sur place. Après la mise à pied de 300 d’entre eux l’automne dernier, les employés restants n’y travaillent plus que quatre jours par semaine, depuis janvier.
