
«Je continue la musique pour manger, faire de l'argent et par passion» affirme franchement Michel Pagliaro qui, à 76 ans, ne veut pas entendre le mot retraite
Le Journal de Montréal
Vingt albums, des centaines de milliers de disques vendus, de nombreux prix et distinctions et maints succès en français et en anglais en près de 60 ans de carrière. La légende du rock québécois Michel Pagliaro demeure modeste devant ce bilan et refuse de s’asseoir sur ses lauriers, même s'il sera intronisé au Panthéon des auteurs-compositeurs canadiens en novembre prochain.
À 76 ans, Michel Pagliaro est exactement comme on se l’imagine. Direct, pince-sans-rire, la parole franche, mais le rire facile, le rockeur à la chevelure argentée et aux éternelles lunettes noires fait tourner les têtes sur son passage. Sans même se rendre compte de l’effet que sa légende a encore sur le public québécois.
Machine à produire des succès depuis des décennies, Pag offre encore des spectacles enlevants et joue toujours à la radio: les pièces J'entends frapper (dans tout bon mariage qui se respecte!), What the Hell I Got, Travailler ou Rainshowers peuvent encore souvent être entendues sur les ondes francophones et anglophones.
Michel Pagliaro l’admet, s’il continue à monter sur scène à son âge, c’est en grande partie «pour manger et faire de l’argent». Car malgré sa longue carrière, l'artiste assure ne pas avoir amassé une fortune et confirme qu’il travaillerait encore plus si on lui en faisait la demande.
La vérité, c'est qu'il aime la musique. Tout simplement.
«La musique, je fais cela dans la vie. Il y a un vieil adage qui dit: “Trouve-toi un métier que tu aimes et tu ne travailleras plus jamais de ta vie”», souffle celui qui se décrit comme un workaholic fuyant l’oisiveté.
Loin d’en avoir assez de chanter ces pièces composées il y a quelques décennies – ou même de chanter tout court –, le musicien explique que c’est «ce qui arrive avec les bonnes chansons».
«Tu te tannes quand ce n’est pas bon! Pas si tu es capable de donner de la vie à la patente, si chaque fois que tu l’interprètes, ça connecte, et si tu es capable de mettre de l’énergie pour que ça marche», déclare-t-il.
Sincèrement humble, Pag consent à répondre à la question: «De quelles chansons de votre riche répertoire êtes-vous le plus fier?», malgré un air un peu mal à l’aise et en prenant bien soin de préciser que ce sont des chansons qu’il «trouve correctes». Il cite L’espion, Les bombes, J’entends frapper, Rainshowers et What the Hell I Got, qu’il livre toutes, d’ailleurs, encore en spectacle.
