
Son film «Mille secrets mille dangers» présenté au Festival de cinéma de la ville de Québec: Philippe Falardeau croit au cinéma en salle et... à Netflix
Le Journal de Montréal
Philippe Falardeau demeure un féroce partisan de l’expérience de voir un film dans une salle de cinéma, mais ça ne l’empêche pas de voir du bon dans l’émergence des Netflix et compagnie.
«Si un film ne trouve pas son public, c’est moins grave parce qu’après les salles, il y a toute une forme de vie sur les plateformes qui n’existait pas avant. Dans le temps du VHS, ce ne sont pas tous les films qui étaient disponibles. Aujourd’hui, nos films continuent d’exister quand même», a déclaré le cinéaste québécois, mercredi, avant la cérémonie d’ouverture du Festival de cinéma de la ville de Québec.
Philippe Falardeau, qui est dans la capitale pour présenter en première québécoise Mille secrets mille dangers, son premier long métrage tourné en français depuis Guibord s’en va-t-en guerre, en 2015, se dit que les services de vidéo à la demande sont là pour rester, alors aussi bien faire avec eux.
«Le public, ce qu’il veut, c’est être diverti, de voir les meilleurs films possibles et d’avoir le plus de variétés possible. Les plateformes apportent ça. Sur Netflix, c’est intéressant de constater qu’on ne fait pas de distinction entre la fiction et le documentaire, qui était le parent pauvre du cinéma. Ils ont rendu le documentaire sexy.»
«Le problème, nuance-t-il, c’est comment on existe dans un univers où les plateformes privilégient surtout les gros films américains. Quand tu ouvres ton interface, ce n’est pas forcément nos films qui passent en première. Faut chercher un peu.»
Avant qu’il se rende aux plateformes, Philippe Falardeau espère donc que Mille secrets mille dangers, adaptation d’un roman d’Alain Farah, obtiendra un succès populaire chez nous, à partir du 19 septembre.
Outre le FCVQ, le film a eu sa première mondiale au Festival international du film de Toronto et il sera projeté dans des festivals à Hambourg, en Allemagne, et à Busan, en Corée du Sud, mais, aux yeux du cinéaste, «ce qui est important, c’est la sortie au Québec».
«Je ne veux pas avoir trop d’attentes, mais je pense que le film peut plaire. Ça se passe pendant un mariage, c’est une histoire de famille, toutes des affaires qu’on vit dans nos vies. Je pense que les gens vont pouvoir s’identifier à ça et rigoler. J’espère que le public va embarquer, mais sait-on jamais», analyse avec prudence Philippe Falardeau.
Il serait aux anges si le public se déplaçait dans les cinémas pour voir Mille secrets mille dangers. À ses yeux, il n’y a encore rien qui bat le bonheur de regarder un film avec d’autres êtres humains, comme il a pu le faire avec sa fille récemment, lors d’une projection survoltée du film d’animation KPop Demon Hunters, le phénomène de l’heure chez les jeunes.
