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[PHOTOS] Festival en chanson de Petite-Vallée: le théâtre de la Vieille Forge renaît enfin!
Le Journal de Montréal
Avec le magnifique spectacle La Marée du forgeron, la 42e édition du Festival en chanson de Petite-Vallée s’est ouvert jeudi soir avec l’inauguration d’une salle splendide et un avenir musical lumineux, chargé de promesses.
La scène s’était tue sous les flammes pour mieux vibrer huit années plus tard devant une salle comble, débordant d’une expectative enthousiaste. Et c’est à une douce, généreuse et aimante marée d’artistes que les festivaliers ont eu droit afin de célébrer la renaissance de la Vieille Forge.
La création collective signée Alan Côté et Louis-Jean Cormier a débuté avec un petit clin d’œil à la saga printanière concernant la pertinence des premières parties. Devant un seul panneau de théâtre, un certain Michel Rivard, qui aurait été refusé à Granby et qui se disait de passage pour la première fois à Petite Vallée, est venu proposer seul à la guitare une toute nouvelle, et magnifique, chanson intitulée La fabrication des fleurs sauvages. Marie-Pierre Arthur, Klô Pelgag, Patrice Michaud, Jeanne Côté, Daniel Boucher, l’artiste wendat québécoise Sandrine Masse, Velours Velours et Luan Larobina sont ensuite venus rejoindre le chanteur «novice», question de l’épauler. Le clin d’œil était plein de justesse et venait rappeler l’importance des premières parties dans un cheminement artistique. Les neuf musiciens donnaient aussi d’emblée le ton au spectacle: un magnifique hommage intergénérationnel à la chanson québécoise et à son héritage allait envelopper cette nouvelle salle qui a tant été attendue.
Le nonette est venu ensuite rappeler que malgré l’incendie, l’âme de Petite-Vallée et la ferveur des artistes et des habitants ne s’étaient jamais essoufflées. La très touchante composition collective On s’est jamais éteints en a judicieusement fait foi, faisant valoir que bien que «Le feu reste le feu», il était toujours possible de «Rebâtir le monde un théâtre à la fois», honorant ainsi puissamment le nouveau lieu.
Louis-Jean Cormier a dès lors averti les spectateurs: «Ce soir, tu vas jouer quand même un peu à c’est qui la toune», avant d’entamer une magnifique version de la pièce Le poète des temps gris, devant un Daniel Boucher discrètement retiré et qui semblait visiblement très touché lorsqu’il est venu l’embrasser.
Les artistes se sont ainsi livrés à un dialogue entre leurs compositions, chacun donnant la voix à l’œuvre de l’autre. Une délicieuse joute créative emmêlant les générations: Michel Rivard, «fée marraine» de Jeanne Côté depuis son berceau, lui a offert sa pièce Y peut mouiller alors que Daniel Boucher a proposé une délicieuse interprétation de Comme des rames de Klô Pelgag, la ponctuant de son petit déhanchement qu’on lui connaît.
Louis-Jean Cormier et Michel Rivard l’avaient déjà interprétée aux côtés de Marie-Pierre Arthur au Festival de la chanson en 2008. Cette fois, c’est l'auteur-compositeur-interprète originaire de Cap-Chat, Patrice Michaud, qui est venu superbement livrer Le vent m’appelle par mon prénom à la seule artiste native de Petite-Vallée. On a alors pu apprécier pleinement la qualité acoustique de la salle et ce fut assurément l’une des plus belles prestations de la soirée.
Les quatre plus jeunes artistes sont ensuite venus offrir leur version d’une «chanson si vieille qu’elle fait désormais partie du domaine public», se sont-ils gentiment moqués. Avec une délicieuse petite touche bossa nova, leur interprétation de Je voudrais voir la mer donnait des frissons. Les couplets chantés en espagnol par Luan Larobina et en langue wendat par Sandrine Masse lui ont aussi rendu sa dimension universelle sous l’écoute attentive de Michel Rivard qui est ensuite venu rejoindre le quatuor en déclamant les paroles de sa superbe pièce plutôt qu’en les chantant. Leurs voix, accompagnées seulement par deux guitares, un violon, des maracas et une cloche à vache, sont finalement venues clore superbement cette pièce désormais culte du répertoire de la chanson québécoise.
Un très touchant hommage aux disparus, sur Les anges dansent de Gaston Mandeville, auquel s’est joint le Chœur du théâtre perché au second étage, composé des belles voix des employés du festival, et notamment de celles d’Alan Côté et de Marc-Antoine Dufresne, co-directeur général et artistique adjoint, a permis d’apprécier pleinement l’ampleur de la salle. Le directeur du Festival en chanson de Petite-Vallée s’est ensuite retrouvé sur scène afin de livrer sa très belle pièce Chanter plus fort que la mer, chantée à l’unisson avec le public. «Rêvez les amis, rêvez grand!» a-t-il lancé lors de ses remerciements, visiblement, et avec raison, très fier de l’aboutissement de la concrétisation de ce vaste projet.
