
CRITIQUE | «Dream Eater»: le film d’horreur le plus terrifiant de l’année (et il a été tourné dans les Laurentides!)
Le Journal de Montréal
Amateurs d’émotions fortes, notez ce titre: Dream Eater. Ce film d’horreur au budget modeste est probablement le plus terrifiant que vous verrez cette année.
Lancé sans tambour ni trompette ce week-end, et sur un seul écran dans la métropole, de surcroît, Dream Eater aurait très bien pu passer complètement inaperçu. Pourtant, un nom à son générique l’a posé sur le radar de certains fans du genre: Eli Roth.
Le maître de l’horreur derrière la saga Hostel agit ici à titre de producteur exécutif, offrant ainsi une visibilité inespérée à cette pépite cinématographique canadienne tournée dans les Laurentides à l’hiver 2023.
On y fait la connaissance de Mallory, une cinéaste dont le conjoint souffre de crises de somnambulisme pour le moins intenses. Après un épisode particulièrement violent, elle décidera de documenter ses crises pendant un séjour dans un chalet isolé... mais les images recueillies la porteront rapidement à croire que la cause de ce mal n’est peut-être pas d’ordre médical.
Digne successeur de The Blair Witch Project et Paranormal Activity, Dream Eater s’impose rapidement comme un des films «d’images retrouvées» (ou found footage dans le jargon cinématographique) les plus réussis de la dernière décennie.
Après leur plus convenu Hellmington de 2018, les trois cinéastes canadiens Jay Drakulic, Mallory Drumm et Alex Lee Williams font cette fois-ci montre d’un savoir-faire impressionnant. Ils parviennent à bâtir un crescendo de tension digne des plus grands maîtres, culminant en des cimes insoutenables dans le dernier acte. Que ce soit dans sa création d’un environnement anxiogène, d’ambiances sonores lugubres ou d’images franchement effroyables, le trio masque avec brio ses restrictions budgétaires et burine en nos esprits une œuvre hautement mémorable.
Est-ce que Dream Eater est un film parfait? Non, loin de là. L’interprétation des acteurs est, disons-le poliment, inégale. Sa structure narrative, quant à elle, s’avère par moments boiteuse.
N’empêche, on ne peut s’empêcher de célébrer le tour de force cinématographique que nous livrent aujourd’hui les trois jeunes cinéastes canadiens. Et on sait pertinemment que Dream Eater reviendra tôt ou tard troubler notre sommeil.
Un film de Jay Drakulic, Mallory Drumm et Alex Lee Williams. À l’affiche en version originale anglaise.
