
25e anniversaire du décès de Dédé Fortin: «Je ne sais pas ce que je serais devenue si je n’avais pas connu Dédé» – Mara Tremblay
Le Journal de Montréal
«Je ne sais pas ce que je serais devenue si je n’avais pas connu Dédé. Cette leçon d’être moi-même, c’est probablement une des personnes qui me l’a donnée le plus.» Vingt-cinq ans après le décès d’André «Dédé» Fortin, Mara Tremblay pense encore très fort à celui qui a changé sa vie.
«Dédé a été la première personne à me parler de santé mentale. Ça m’a fait prendre conscience que moi aussi j’avais ce problème-là. On a eu de longues discussions sur la créativité et sur ce problème-là qui nous rendait vraiment fous, qui nous faisait perdre la tête et nous donnait envie de mourir.»
Au bout du fil, Mara Tremblay parle avec tendresse de celui qui a marqué le Québec dans les années 1990, jusqu’à son décès tragique, le 8 mai 2000.
C’est à la fin des années 1980, alors qu’elle était dans le groupe Les Maringouins, que Mara Tremblay avait fait la rencontre de Dédé Fortin, au Quai des brumes, à Montréal. Elle s’était jointe aux Colocs durant deux ans. «Ce groupe-là était un feu d’artifice, se souvient-elle. C’était contagieux. Cette énergie-là faisait énormément de bien.»
Vivant alors une relation personnelle «délicate et difficile avec Dédé qui ne pouvait vivre et qui nous faisait souffrir tous les deux», Mara avait dû quitter le groupe.
Il y a 25 ans exactement, Mara Tremblay faisait tranquillement le souper chez elle, avec son fils de quatre ans, Victor, quand son téléphone a sonné.
«C’était un journaliste qui me demandait mes impressions sur le suicide de Dédé Fortin. C’est inutile de dire à quel point j’ai perdu la tête. Je ne comprenais pas. J’étais en tabarnak contre ce journaliste qui venait de m’apprendre ça.»
«Je pense que ses parents [de Dédé] l’ont appris par la télé, poursuit-elle. Il y a eu une énorme indécence autour de ça. C’est devenu un sujet de Allô Police, comme on peut dire. Avant que les proches soient même informés. Ç’a été extrêmement violent comme annonce.»
Que reste-t-il de Dédé Fortin 25 ans plus tard? «Je pense qu’il reste sa voix, répond Mara. C’est important d’écouter ses chansons, son message, sa plume, son grand cri pour l’indépendance. On doit continuer à faire de la musique sincère et authentique comme lui le faisait et ne pas se laisser prendre dans le système de la popularité et de vouloir être une vedette. Je pense que ça l’éteignait beaucoup, la pression de faire d’autres albums et de plaire.»
