
«Je n’ai plus besoin de crier pour être entendue»: l'humoriste Mariana Mazza se dévoile comme jamais dans «Foie gras»
Le Journal de Montréal
«Ce n’est pas vrai que je reviens avec un troisième show où tout le monde va dire: “Toujours aussi mordante, toujours aussi drôle”. Je n’ai pas envie de ça. Je veux que les gens se disent: “On a accès à une partie de l’artiste qu’on n’avait pas vue encore”.» Pour son nouveau spectacle, Foie gras, Mariana Mazza a voulu se montrer telle qu'elle est vraiment, avec sa vulnérabilité et ses émotions.
À 35 ans, et après 15 ans d’une carrière couronnée de succès, Mariana Mazza a jugé qu’elle pouvait arrêter de se cacher derrière un masque. «J’avais très peur de montrer mon côté vulnérable avant, parce que je trouvais que ça ne faisait pas “humour”.»
Depuis sa jeunesse, Mariana s’était fait convaincre par les autres qu’elle n’avait peur de rien, qu’elle avait une opinion. «Quand les gens te disent qu’ils aiment ta franchise... Si seulement ils savaient à quel point j’ai caché ma vraie opinion.»
Avec Foie gras, Mariana voulait «aller quelque part où [elle] n’était jamais allée» parce qu’elle ne voulait pas se répéter. «Être drôle pour moi, c’est facile. Mais je n’ai plus besoin de crier pour être entendue.»
L’un de ses auteurs, Simon Delisle, l’a prévenue: pour faire un spectacle différent, il fallait qu’elle aille dans des zones inconfortables. «Il faut que tu sois très mal à l’aise», lui a-t-il dit.
L’exercice a été plutôt douloureux. «Il y a des moments de silence très longs dans le spectacle vers la fin, raconte Mariana. T’entends le silence. Au début, ça me terrorisait. Les premières fois, je me rappelle, je pleurais sur scène.»
C’est donc une Mariana Mazza «fucking vulnérable», «très émotive» et «qui a besoin d’être aimée, consolée et rassurée» qui se présentera sur scène. «Je ne l’ai jamais montré dans les deux premiers shows. Je n’étais pas prête à le faire.»
En revisitant le contenu de Foie gras, Mariana a constaté avec surprise que plusieurs thèmes rappellent son premier spectacle, Femme ta gueule.
«Je parle de ma famille, des personnes âgées et de l’argent. Je ne parle pas de sexe cette fois-ci, mais de ma vie amoureuse [elle a fréquenté Alexandre Barrette en cachette durant plusieurs années]. Et la seule nouveauté, c’est la maladie. [...] Ce sont les mêmes thématiques, mais dix ans plus tard. C’est la perspective douce, mature et évoluée de quand j’avais 25 ans. Ça fait que pour moi, c’est mon show le plus important. Vraiment.»
