
La Banque du Canada ne peut pas régler la crise du logement
Le Journal de Montréal
Les frais de logement sont maintenant le facteur qui contribue le plus à l’inflation, mais la Banque ne peut utiliser son taux directeur pour régler les problèmes de longue date de l’offre de logements, prévient le gouverneur Tiff Macklem.
• À lire aussi: Gros rattrapage salarial des Québécois en 2023
• À lire aussi: Ottawa et la politique du «après moi, le déluge»
• À lire aussi: Financement populaire: la CAQ proposait d’augmenter les contributions à 200$
«Le prix trop élevé des logements est un vrai problème au Canada, mais on ne peut pas le régler en montant ou en baissant les taux d’intérêt [...] La politique monétaire ne peut pas tout régler», a averti Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada lors d’une allocution à l’Hôtel Bonaventure de Montréal, mardi.
«Oui c’est vrai, la plupart des gens ont besoin d’un prêt pour acheter un logement. Les changements au taux directeur ont donc un effet très rapide sur la demande de logements. Mais les effets de la politique monétaire sur l’offre sont beaucoup plus limités», a-t-il ajouté.
«L’offre de logements ne suit pas la demande depuis plusieurs années, notamment à cause des restrictions de zonage, les délais dans les processus d’approbation et le manque de travailleurs qualifiés», a-t-il poursuivi.
Le Journal a questionné M. Macklem sur le danger pour l’économie canadienne que représentent les centaines de milliers de gens qui devront renouveler leurs prêts hypothécaires d’ici 2025-2026, et ce à des taux beaucoup plus élevés que ce à quoi ils ont été habitués jusqu’ici. Rappelons qu’un ancien sous-gouverneur de la Banque du Canada, Paul Baudry, avait émis de sérieuses inquiétudes sur cette «bombe hypothécaire» à venir dans les pages du Journal.
«Vous avez raison, quand les Canadiens et Canadiennes vont renouveler leur hypothèque ce seront pour la plupart des taux d’intérêt beaucoup plus élevés. Les taux d’intérêt élevés ont d’ailleurs déjà exercé un impact sur les Canadiens. Le taux de croissance de la consommation est nul et par habitant, c’est même à la baisse. Donc on voit déjà un effet», a-t-il répondu.
