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Un jeu vidéo dans un décor québécois du 19e siècle
Le Journal de Montréal
Il est temps que les québécois s'approprient le jeu vidéo comme véhicule de leur identité, pense un jeune concepteur de jeu qui s'apprête à lancer un jeu vidéo prenant place dans le Québec du 19e siècle en espérant voir émerger un mouvement de jeu vidéo national.
C'est en observant l'absence de référence à la réalité québécoise dans les jeux vidéo qu'un concepteur de jeu de 28 ans, Olivier Leclair, a eu envie de rectifier la situation.
«Les jeux vidéo nous transportent dans toutes sortes d'univers, calqués sur le réel ou complètement fictifs, et même si beaucoup sont produits au Québec, on y retrouve très peu l'identité québécoise, son histoire, sa langue ou sa culture», a constaté Olivier Leclair.
Après des études universitaires en design de jeu et quelques années dans l'industrie à développer des jeux de réalité virtuelle, Olivier Leclair a décidé de quitter son emploi pour se lancer à temps plein dans la création de «La Vallée qui murmure». Le jeu vidéo axé sur l'exploration et la résolution de puzzles mélange des éléments d'horreur et d'enquête, et son histoire se déroule en 1896 dans un village québécois à l'abandon.
Avec son ami Pierre-Luc Girard, il a fondé le Studio Chien D'Or pour mener à bien la production de «La Vallée qui murmure», qu'il développe depuis maintenant deux ans et demi. Une version courte qui se déroule dans un poste de traite du Bas-Canada en 1831 a été publiée en prélude, «Le Murmureur», ce qui a permis au projet d'être récompensé en novembre dernier par le prix de la relève Bernard-Landry.
«Au même titre qu'on parle de cinéma, de chanson ou de littérature nationale, il est temps qu'on crée le jeu vidéo national. J'aimerais que d'autres développeurs entrent dans le mouvement. Je crois que c'est nécessaire que les Québécois s'approprient le jeu vidéo comme un produit culturel et non seulement comme un produit commercial. Il faut qu'on se reconnaisse à l'écran et qu'on fasse connaître notre culture à l'international», a dit Olivier Leclair.
«La Vallée qui murmure» explore les moeurs des Québécois à la fin du 19e siècle, leur relation avec le clergé et les conflits entre valeurs individuelles et sociétales. Dans le village abandonné de Sainte-Monique-des-Monts, une ombre rôde et tourmente les habitants.
Olivier Leclair s'est inspiré du travail des historiens Jacques Lacoursière et Michel Lessard pour créer l'ambiance et les décors. «Je me suis monté toute une bibliothèque de livres! Le travail fait dans les années 70-80 pour documenter le patrimoine québécois m'a permis d'en apprendre beaucoup sur l'architecture, les meubles. Une grande attention a été portée sur les détails dans la confection des environnements», a affirmé Olivier Leclair.
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