Lucid : au-delà de la voiture
Le Journal de Montréal
J’aurai eu l’occasion cette semaine de visiter le siège social californien de Lucid, situé à Newark, à quelques pas des installations de Meta, mieux connu sous le nom de Facebook.
Un endroit tout simplement fascinant, dans un quartier industriel, où il n’y a ni grandes tours de bureaux ni affiches gigantesques, à la façon des autres entreprises nord-américaines. Et pourtant, derrière ces murs se trouvent des centaines d’ingénieurs qui, depuis déjà plusieurs années, innovent dans le monde de l’énergie destinée à la voiture électrique.
L’entreprise fondée en 2007 a d’abord été mise sur pied afin de fournir batteries, moteurs et systèmes d’alimentation pour d’autres manufacturiers. Depuis quelques années, elle équipe toutes les voitures de la Formule-E avec des cellules de batteries ironiquement très semblables à celles de la Lucid Air, première voiture de l’entreprise. Une preuve on ne peut plus flagrante que la recherche en course automobile peut être transposée sur des voitures de série.
Rencontres convaincantes
Sur place, j’ai pu m’entretenir longuement avec les principaux stratèges de la marque, incluant celui qui est à la tête de cette entreprise, Peter Rawlinson. Britannique d’origine et ayant travaillé au développement de la Tesla Model S, il a cette passion et ce désir profond de pousser la voiture électrique à un autre niveau, ne souhaitant pas répéter certaines erreurs des grands manufacturiers.
Assurément, M. Rawlinson et son équipe ont su me prouver par diverses démonstrations que le développement technologique d’un véhicule électrique dépasse grandement cette simple idée de placer une grosse batterie dans une voiture afin d’obtenir plus de puissance et d’autonomie. Voilà d’ailleurs pourquoi Lucid développe l’ensemble des pièces de son véhicule à l’intérieur de ses murs. Batteries, moteurs, transmissions, feux et phares, jusqu’aux matériaux utilisés dans la confection de l’habitacle. Tout est conçu sur place, exception faite des pneumatiques, que l’on confie à Pirelli.
Également, j’ai pu m’entretenir avec Derek Jenkins, chef du design chez Lucid, et l’un de ceux à qui l’on doit la dernière Mazda MX-5. Il était très fier de me faire visiter ses nouveaux studios. Un environnement fascinant, où l’œil de mes lentilles n’était évidemment pas admis, mais qui illustre à quel point une jeune entreprise a cet avantage de ne pas traîner avec elle cette lourdeur administrative que l’on retrouve ailleurs dans l’industrie et qui explique pourquoi les changements stratégiques peuvent être parfois très longs. À cet endroit seront donc conçus l’ensemble des véhicules de la marque. Des premiers sketchs jusqu’aux dernières simulations aérodynamiques, en passant par l’étude des teintes, l’aménagement des habitacles et j’en passe.
Et à bon prix, en plus! Trois vins blancs légers (autour de 12%) et joliment parfumés qui pourront bien arroser votre fin de semaine sous le soleil. On débute avec un petit aligoté pas piqué des vers. On poursuit avec un l’archétype du blanc de bistro à avoir toujours sous la main. Pour terminer, je vous propose un petit chablis qui n’a rien de petit.
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