Le terrorisme ne prive pas Lafarge de contrats publics
Le Journal de Montréal
Le géant du ciment Lafarge Canada peut continuer sans tracas de soumissionner pour des contrats publics québécois et canadiens, même si une de ses compagnies-sœurs a admis la semaine dernière avoir financé le groupe terroriste État islamique.
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Notre Bureau d’enquête a compilé 121 contrats publics d’une valeur de plus de 53 millions $ obtenus par Lafarge Canada depuis 2012.
Or, sa compagnie-sœur Lafarge S.A. a enregistré le 18 octobre un plaidoyer de culpabilité aux États-Unis en lien avec le financement du terrorisme en Syrie.
Pendant ce temps, de petits entrepreneurs québécois se font barrer la route des contrats publics pour des infractions moins graves et surtout non sanguinaires, comme la corruption ou la production de faux documents.
Lafarge S.A. a reconnu avoir conspiré pour fournir un soutien matériel à des organisations extrêmement violentes comme l’État islamique (EI) et le Front al-Nosra (lié à Al-Qaïda).
Entre autres choses, il a été admis que l’entreprise avait conclu une entente avec l’EI pour se partager des profits, décrits comme un « gâteau » dans un courriel dissimulé, mais qui a été retrouvé grâce à l’ingéniosité d’enquêteurs américains.