
La famine déclarée à Gaza par l'ONU, la première au Moyen-Orient
Le Journal de Montréal
L'ONU a officiellement déclaré vendredi la famine à Gaza, la première à toucher le Moyen-Orient, après que ses experts ont averti que 500 000 personnes se trouvaient dans un état «catastrophique».
La famine à Gaza «aurait pu être évitée» sans «l'obstruction systématique d'Israël», a accusé à Genève le responsable de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher. «Cette famine va et doit nous hanter tous», a-t-il martelé.
L'ONU s'est aussitôt attiré les foudres d'Israël, qui a dénoncé une annonce biaisée «fondée sur les mensonges du Hamas». «Il n'y a pas de famine à Gaza», a affirmé le ministère israélien des Affaires étrangères.
Après des mois de mise en garde contre une famine dans le territoire ravagé par la guerre, le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), un organisme de l'ONU basé à Rome, a confirmé qu'une famine était en cours dans le gouvernorat de Gaza (Gaza City) et qu'elle devrait s'étendre aux gouvernorats de Deir el-Balah et Khan Younès d'ici fin septembre.
Le gouvernorat de Gaza représente environ 20% de la bande de Gaza en superficie. Si l'on ajoute ceux de Khan Younès (29,5%) et Deir el-Balah (16%), on arrive à 65,5%, soit environ les deux tiers de la superficie totale de la bande de Gaza, un territoire pauvre de 365 km2 où s'entassent plus de deux millions de Palestiniens.
Selon des experts de l'ONU, plus d'un demi-million de personnes à Gaza affrontent des conditions «catastrophiques», le niveau de détresse alimentaire le plus élevé de l'IPC, caractérisé par la famine et la mort.
