Voyages annulés: de nouveaux frais dès novembre pour les voyageurs
Le Journal de Montréal
Québec veut faire payer de nouveau les voyageurs pour avoir accès à la protection du Fonds d’indemnisation des clients des agents de voyages (FICAV), et ce, même si ledit Fonds n’a toujours pas remboursé tous les Québécois ayant perdu leur voyage en raison de la pandémie. Une décision qui crée de la grogne dans le milieu.
« C’est inadmissible. Je pense que c’est un manque de respect envers les consommateurs. Le Fonds n’a même pas commencé à indemniser et là on veut qu’ils contribuent de nouveau. Est-ce qu’on peut se garder une petite gêne ? » s’insurge Éric Boissonneault, président de Voyage Performa et vice-président de l’Association des agents de voyages du Québec.
Même son de cloche chez Luc Laflamme, propriétaire de Voyage Vasco Spatial.
« Il devrait attendre la vraie reprise des voyages. C’est toujours fragile. Je ne pense pas que ce soit le temps d’ajouter des frais », déplore-t-il.
Selon un récent projet de règlement paru dans la Gazette officielle du Québec, le gouvernement souhaite exiger, dès le 1er novembre, aux clients des agences de voyages détenant un permis des frais de 0,35 %, soit 3,50 $ par tranche de 1000 $ déboursés, lors de l’achat de services touristiques. Cette mesure sera applicable jusqu’au 31 décembre 2023.
Renflouer le FICAV
Ces sommes serviront à renflouer les coffres du FICAV, dont le rôle est de protéger les consommateurs, notamment contre la faillite d’une agence ou d’un transporteur et également de les dédommager lorsqu’ils n’obtiennent pas les services pour lesquels ils ont déboursé d’importants montants.
Le 1er janvier 2019, en raison de surplus, rappelons que les contributions des clients à ce Fonds avaient été suspendues par le gouvernement. À ce moment, les exigences étaient de 0,1 %, soit 1 $ par tranche de 1000 $.
À l’année financière 2019-2020, le magot dans le FICAV, qui est géré par la Caisse de dépôt et placement du Québec, atteignait 131,6 millions $.