
Voici comment le stress chronique peut mener à la dépression
Le Journal de Montréal
Dans une recherche récente, on vient d’identifier un nouveau mécanisme biochimique complexe impliqué dans la hausse du risque de dépression associée au stress chronique, ce qui pourrait mener au développement de nouveaux antidépresseurs.
Le trouble dépressif majeur est l’un des troubles psychiatriques les plus fréquents, avec environ 10% de la population qui est touchée, au moins une fois, par une dépression au cours de sa vie.
Plusieurs facteurs sont évidemment en jeu dans la genèse de ces épisodes dépressifs, mais un de ceux qui ont reçu énormément d’attention est la contribution du stress chronique à la hausse du risque de développer un trouble de l’humeur.
Le stress modéré et épisodique, qui est très courant dans le cadre de nos vies quotidiennes, est en général inoffensif pour la santé et peut même procurer des bénéfices concrets en ce qui concerne la survie (hausse d’attention, de concentration et de réaction, résilience).
En revanche, lorsqu’il devient chronique, le stress peut perturber en profondeur l’équilibre du corps, autant du point de vue physique que psychologique, et hausser considérablement le risque de maladies physiques et mentales.
La recherche des dernières années a montré qu’une toute petite région du cerveau, nommée habenula (Hb), était particulièrement vulnérable au stress chronique.
Les neurones situés dans la portion latérale de cette région (la LHb) sont suractivés par plusieurs stresseurs, ce qui dérègle l’équilibre des protéines enzymatiques qui sont présentes dans les synapses et participent à la transmission des signaux nerveux.
Ce phénomène semble jouer un rôle très important dans le développement de la dépression, car plusieurs études réalisées au cours des dernières années indiquent que l’activation soutenue des neurones LHb semble suffisante pour produire les symptômes caractéristiques de la dépression (1).
Selon une recherche récente, cette suractivation des neurones de la LHb serait causée par une perturbation d’un mécanisme nommé autophagie, le processus utilisé par les cellules pour éliminer les molécules dysfonctionnelles qui s’accumulent avec le temps (2).
