Une chirurgie inutile pour la sécheresse vaginale
Le Journal de Montréal
Un traitement onéreux offert aux femmes souffrant de sécheresse vaginale au Québec et dans le monde n’aurait qu’un effet placebo, conclut une étude d’une chercheuse québécoise.
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« Les traitements au laser pour guérir la sécheresse vaginale sont de plus en plus offerts aux femmes ménopausées, même si les études scientifiques n’ont pas démontré leur efficacité », affirme la Dre Sarah Maheux-Lacroix, première auteure de l’étude publiée le 12 octobre dans la prestigieuse revue médicale Journal of the American Medical Association (JAMA) et menée sur 78 femmes.
Professeure à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheuse et gynécologue au CHU de Québec, la Dre Maheux- Lacroix rappelle que la sécheresse vaginale, qui crée de l’inconfort et de la douleur pendant les relations sexuelles et qui peut être incommodante toute la journée, est la première cause de consultation chez les femmes ménopausées.
Peu de changements
Elle a voulu tester ces solutions de remplacement aux traitements hormonaux, qui sont les seules éprouvées actuellement.
« Des études démontrent l’efficacité du laser dans certaines affections de la peau ; il nous paraissait vraisemblable que ça pouvait fonctionner dans le cas de la sécheresse vaginale », affirme-t-elle au Journal.
Or, les 38 femmes qui ont reçu le traitement au laser de base (trois séances en deux mois, comme ceux annoncés par les cliniques gynécologiques) n’ont pas affiché une diminution significative de leurs symptômes 12 mois plus tard comparativement aux 40 femmes qui n’avaient pas reçu ce traitement.
Ces traitements, qui coûtent des milliers de dollars et sont très populaires dans le monde et au Québec, sont offerts par de nombreuses cliniques. Par exemple, une clinique de Montréal offre aux femmes souffrant de sécheresse vaginale un « traitement laser pour votre bien-être intime ». En trois rencontres de quelques minutes, « sans douleur, sans effets secondaires », on prétend « donner au tissu le ton et l’élasticité qu’il avait autrefois ».