
Travail au noir en construction: la CCQ a tenté de récupérer 25M$ en salaires impayés
Le Journal de Montréal
La Commission de la construction du Québec a demandé aux entreprises de redonner 25 millions $ aux travailleurs pour des heures non payées découvertes lors de visites de chantier liées au travail noir l’an dernier.
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«Bon an mal an, la CCQ effectue plus de 42 000 visites de chantiers et environ 1 300 interventions aux livres. Les interventions faites ont notamment permis de réclamer plus de 25 millions de dollars en rémunération impayée l’année dernière», détaille le porte-parole de la CCQ, Pascal Gingras.
Le fait que la CCQ réclame l'argent ne veut pas dire qu'elle réussira à l'avoir. Par exemple, les chances sont minces de retrouver les sommes d'une entreprise en faillite.
Ces données portant sur les infractions reliées au travail au noir détectées lors des inspections ont été présentées lors de la plus récente étude de crédits à l'Assemblée nationale.
«La CCQ vérifie s’il y a des heures non payées, des heures supplémentaires qui ne l’ont pas été ou encore des primes manquantes», illustre Pier-Luc Bilodeau, professeur titulaire au Département des relations industrielles de l’Université Laval. Il y a plus de 200 000 travailleurs de la construction au Québec.
Ces trois dernières années, la CCQ a vu bondir de 1400, soit de près de 29%, le nombre d’infractions pénales constatées. Elles sont passées de 4878, en 2022, à 6278 en 2024. Sur ce 6278, 6064 infractions liées au travail au noir sur les chantiers (voir tableau) et 214 autres liées aux livres.
D’après Éric Côté, PDG de la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec (CEGQ), ceux qui travaillent au noir nuisent à la «saine concurrence» et font mal à ses membres, qui sont souvent pris pour payer la facture à la fin.
