
Plantez des végétaux!
Le Journal de Montréal
Cette chronique est très particulière puisqu’il s’agit de mon dernier texte à être publié dans Le Journal de Montréal. Vous lisez donc présentement la 1200e et dernière chronique d’une longue série qui a débuté au tournant du nouveau millénaire, très exactement le 7 mai 2000.
Ce fut un bonheur et un privilège de m’exprimer chaque semaine dans ce journal. J’ai appris beaucoup et fait de nombreuses découvertes durant ces 25 années passées à écrire ces textes hebdomadaires. J’espère que ma chronique aura pu être utile à toutes celles et tous ceux qui l’ont lue et qu’elle aura permis à certaines et certains de mieux apprécier et respecter les plantes et la nature. Je tiens d’ailleurs à vous remercier, chères lectrices et chers lecteurs, pour votre fidélité. Je remercie aussi la direction et l’équipe du Journal de Montréal pour leur confiance et leur soutien indéfectible.
C’est donc avec énormément d’émotion que j’écris ces quelques phrases. Comme tout être humain arrivé à un terme, c’est l’occasion pour moi de faire un bilan. Bien que je sois assez satisfait du travail accompli, je dois avouer que j’ai l’âme triste en ce moment. Je suis triste aussi parce que je constate comme vous – quasi quotidiennement – l’état lamentable de notre environnement, qui ne cesse de se dégrader au profit d’une économie capitaliste qui court à sa perte. Les problèmes sociaux, économiques, politiques, alimentaires, de santé et climatiques que nous connaissons actuellement trouvent tous leur source dans la crise écologique actuelle. Sans un environnement sain, il n’y a assurément pas de société humaine qui soit équilibrée et viable...
L’horticulture a connu un essor spectaculaire durant les dernières décennies. L’agriculture urbaine et diverses infrastructures vertes sont apparues au tournant du millénaire et de nombreuses nouvelles phytotechnologies fort prometteuses, telles que les murs et les toits verts, sont maintenant plus populaires que jamais.
Malgré toutes ces avancées horticoles, il faut admettre que nous n’avons pas réussi à surmonter les énormes défis environnementaux qui se posent. Il est clair que nous n’avons pas encore assez planté de végétaux sur cette planète, puisque les plantes et les microorganismes qui y sont associés constituent une des seules armes réellement efficaces pour contrer les changements climatiques, la pollution et les autres problèmes environnementaux graves auxquels nous faisons face.
Depuis que les humains pratiquent l’agriculture, soit environ 10 000 ans, nous avons coupé environ la moitié des arbres et des forêts qui recouvraient la Terre. Et la déforestation de notre planète se poursuit à un rythme effréné. Chaque année, ce sont entre 13 et 15 millions d’hectares de forêts qui disparaissent, soit une superficie équivalente à celle du Nicaragua. Et cela sans compter les feux de forêt!
Le message le plus important que j’ai à vous livrer dans cette chronique est celui-ci: plantez des végétaux! Peu importe quel genre de végétal et peu importe où et avec qui vous le faites, plantez! Par exemple, en organisant ou en participant à une plantation d’arbres dans votre communauté, vous aurez le sentiment de poser une action réellement utile et concrète. Dans ce monde qui vacille, planter un arbre est un geste puissant et fort utile, voire nécessaire.
