
Partager sa culture culinaire pour créer des ponts
Le Journal de Montréal
Petits plats traditionnels, épices et maintenant livre de recettes, une entreprise montréalaise avec des réfugiées syriennes à son emploi souhaite créer des ponts avec leur communauté d'accueil, tout en favorisant leur intégration.
C'est en voyant arriver la vague d'immigration syrienne en 2017 qu'Adelle Tarzibachi, déjà à Montréal depuis 20 ans, a voulu trouver une solution pour favoriser l'intégration de ses compatriotes.
Créer une entreprise pour offrir des emplois aux femmes syriennes est devenu sa mission. Avec Geneviève Comeau, elle a fondé Les Filles Fattoush, un service de traiteur offrant des mets syriens nommé en l'honneur de la salade fattoush, ce met emblématique syrien composé de légumes crus et parsemé de morceaux de pain pita.
En cinq ans, l'entreprise sociale n'a cessé de se développer. Après les petits plats et les pots d'épices aux parfums enivrants du Moyen-Orient, Les Filles Fattoush lancent maintenant un livre de recettes. Inspiré des traditions familiales syriennes, et publié chez KO Éditions, «Les Filles Fattoush, La cuisine syrienne, une cuisine de coeur», est en librairie depuis mercredi (6 octobre).
«Pour un réfugié, voir son livre de recettes dans les allées de Renaud-Bray... le mot fierté n'est pas suffisant pour décrire comment il se sent! La Syrie, ce n'est pas seulement la guerre, c'est aussi une culture riche. Notre souhait est de créer des ponts entre Canadiens et Syriens. Partager un repas, c'est une façon de rencontrer l'autre», nous a expliqué Adelle Tarzibachi en entrevue.
Une trentaine de femmes syriennes ont passé par les cuisines de l'entreprise et son kiosque du Marché Jean-Talon, ouvert en période estivale, depuis ses débuts. «Pour ces femmes, c'est plus qu'un moyen de gagner de l'argent, c'est une fierté, une famille», estime Adelle Tarzibachi.
Enseignantes, traductrices ou simplement mère de famille dans leur pays natal, elles ont toutes en commun de savoir cuisiner et d'avoir hérité de recettes familiales de mère en fille, une compétence qu'elles mettent aujourd'hui à profit et qui leur permet de réussir leur intégration et d'apprendre petit à petit le français.
