
Les réservoirs naturels de coronavirus
Le Journal de Montréal
Des scientifiques viennent d’identifier 3 souches de coronavirus possédant des domaines de liaison aux cellules humaines quasi identiques à celui du coronavirus actuellement en circulation. En plus de confirmer que l’épidémie actuelle est fort probablement d’origine naturelle, ces résultats soulignent l’importance de développer dès maintenant des vaccins contre l’ensemble des coronavirus pour éviter des épidémies futures.
Les sarbecovirus sont la sous-classe de coronavirus responsables des syndromes respiratoires aigus sévères comme le SRAS de 2002 et la COVID-19 actuelle.
Une caractéristique fondamentale de ces virus est que leur infectiosité dépend de l’interaction de certains domaines viraux avec le récepteur de surface ACE2, la porte d’entrée qui permet aux virus de pénétrer dans les cellules.
Dans la nature, la grande majorité des sarbecovirus existants interagissent seulement avec le ACE2 d’un type de chauves-souris appelées rhinolophes (dite fer à cheval) et c’est pour cette raison que ces animaux constituent le réservoir naturel de ces coronavirus.
Par contre, lorsque le virus acquiert la capacité d’interagir avec le ACE2 humain, la transmission de l’animal vers l’homme devient possible et la nouvelle souche virale possède alors le potentiel de causer une épidémie.
Origine naturelle
Le séquençage du matériel génétique du SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de COVID-19, a révélé la présence d’un domaine de liaison à ACE2 qui n’avait jamais été observé auparavant dans d’autres coronavirus.
Il n’en fallait pas plus pour que certains supposent que le virus avait été créé dans un laboratoire et qu’une fuite (lab-leak) pourrait être responsable de l’épidémie de COVID-19. Le fait que les premiers cas d’infection aient été signalés à Wuhan, où est situé un institut de virologie spécialisé dans l’étude des coronavirus, ne serait pas, selon eux, une coïncidence.
L’identification de souches virales très similaires au coronavirus actuel dans des chauves-souris fer à cheval vivant au Laos suggère toutefois que cette théorie du lab-leak est peu plausible et que l’origine du virus est fort probablement animale (1).
