
Laura Nicolae remporte le prix Robert-Cliche du premier roman pour «Rue Escalei»
Le Journal de Montréal
Rue Escalei, premier roman absolument remarquable de Laura Nicolae, vient tout juste de recevoir le prix Robert-Cliche du premier roman. L’écrivaine montréalaise Laura Nicolae offre à ses lecteurs un portrait lumineux, authentique et émouvant de la Roumanie, son pays natal, à l’époque communiste. Elle dévoile la résilience de communautés tissées serrées, où la bonté et la générosité et la protection de l’identité culturelle trouvent le moyen de survivre malgré l’oppression.
Laura Nicolae a été très surprise d’apprendre qu’elle avait remporté ce prix. «Sur le coup, je n’ai pas réussi à dire grand-chose. J’avais la chair de poule! Je ne m’attendais pas à ce qu’une histoire qui se passe en Roumanie puisse faire autant d’effet à un jury», a-t-elle commenté, en entrevue.
«Après, j’ai appris que, parmi les éditeurs de VLB qui ont trié les manuscrits, il y avait Marie-Hélène Poitras. Et moi, en tant que prof, j’enseigne Marie-Hélène Poitras! Après, j’ai appris que la présidente du jury était la regrettée Caroline Dawson. Ça m’a fait beaucoup d’effet.»
Rue Escalei se déroule en pleine guerre froide, dans un havre de verdure d’un coin paisible de Bucarest. On y vit comme dans une enclave, à l’abri des bouleversements du siècle, en s’échangeant les nouvelles du jour lors des visites chez les voisins, les amis, la parenté. La vie suit son cours, jusqu’à l’été 1975, où quelqu’un attaque le fonctionnaire Spiridon Popescu et son chien.
Laura Nicolae, née en Roumanie, fait découvrir son pays natal, les gens, la vie quotidienne dans les années 1970, les coutumes. «Le but que je m’étais fixé était de faire connaître un pays à travers un été caniculaire, à travers des personnages qui apprécient certaines odeurs, certaines saveurs. Finalement, c’est ça qui nous ancre dans une culture. Un paysage, certains plats, certaines façons d’interagir avec la famille, avec les voisins.
«J’ai choisi un mois qui parle beaucoup de l’atmosphère de mon pays, qui est un pays du Sud, quand même. En général, dans le monde, on voit la Roumanie comme un ex-pays du bloc soviétique. Mais on oublie qu’on est des Latins», fait-elle remarquer.
