
Investissement Québec dépense des millions en fonds publics avec ses cartes de crédit, mais refuse de dire où
Le Journal de Montréal
Prétendant vouloir protéger des «renseignements personnels», Investissement Québec (IQ) refuse de dévoiler dans quels commerces ses employés utilisent leurs cartes de crédit corporatives. Impossible donc de savoir s’ils choisissent de dîner chez Thaï Express ou chez Toqué avec l’argent des contribuables.
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En réponse à une demande d’accès à l’information, IQ a remis au Journal une liste des transactions faites avec ses cartes de crédit corporatives au cours des trois dernières années, mais en prenant soin d’y caviarder tous les fournisseurs.
La société d’État, dirigée depuis un mois par Bicha Ngo, refuse ainsi de dévoiler dans quels commerces on y effectue pour près de 3 millions de dollars d’achats par année.
Pourtant, Investissement Québec n'est pas à l'abri de dépenses douteuses. En février, Le Journal révélait qu'une réunion d'employés avec alcool et DJ tenue en novembre avait coûté 115 000$. L'organisme n'a pas voulu dire s'il y avait un lien entre cette fête et le congédiement du vice-président Jocelyn Beauchesne, aussi en novembre.
Selon IQ, la compagnie aérienne que choisit un employé ou le magasin dans lequel il achète du matériel de bureau est un renseignement personnel.
La responsable de l’accès à l’information d’IQ, Danielle Vivier, avance que «par les noms des fournisseurs et les dates de transactions, il serait possible de suivre un employé en déplacement».
