
«Je me suis battu comme un malade»: remis d’une double hémorragie cérébrale, le chanteur Jamil fêtera ses 64 ans vendredi lors d’un concert
Le Journal de Montréal
Jamil s’apprête à remonter sur scène pour présenter, vendredi, au Cabaret Lion d’Or, le spectacle pour le 20e anniversaire de son album Pitié pour les femmes. Voilà tout un cadeau que s’offre pour ses 64 ans l’artiste, qui a dû réapprendre à parler, marcher et jouer de la guitare à la suite d’une double hémorragie cérébrale vécue en 2008.
«J’étais vraiment magané. J’étais en fauteuil roulant avec l’œil gauche qui cherchait le Japon (rires). J’ai le côté gauche qui a été entièrement remis à zéro. J’avais perdu 35 ans de guitare, ça a été un choc. J’ai été en colère pendant un an», explique le très volubile Jamil au Journal.
L’artiste reconnu pour son humour et son amour de l’écriture (de chansons surtout, pour lui et d’autres artistes comme Marie-Élaine Thibert, Jonathan Roy et Éric Lapointe) admet que ses deux passions y sont pour beaucoup dans son rétablissement.
«J’ai remonté la pente seul, petit à petit. Je me suis battu comme un malade pour être capable de passer des accords», poursuit celui qui célébrera son 64e anniversaire le 17 mai prochain, le lendemain de ce spectacle anniversaire qu’il voit comme des retrouvailles.
Jamil estime que le côté compulsif souvent propre aux musiciens l’a également aidé à se remettre sur pied.
«Faire trois, quatre heures de gamme par jour, c’est compulsif. J’ai fait cela pour réapprendre à marcher et même à courir. Je courrais tout croche, mais je courrais sur 25 pieds, puis 50 pieds, pour faire des 5 et des 10 km jusqu’à faire 917 km en 36 jours avec un sac à dos et une guitare en bandoulière sur le chemin de Compostelle en 2012», raconte l’artiste qui aura eu besoin de six ans et «beaucoup d’autotravail pour redevenir à peu près fonctionnel».
Après son accident, l’auteur-compositeur-interprète qui a vendu plus de 30 000 copies de son album Pitié pour les femmes en 2004 a d’abord recommencé à chanter à travers le blues et en anglais.
«J’avais la bouche tellement molle que personne ne s’en rendait compte (rires). On dit que le blues is a healer (le blues est un guérisseur). Je me suis redonné du poumon, de la drive et je suis remonté sur scène», raconte le chanteur dont la pièce Un signe de toi a rencontré un gros succès en 1997. C’est un petit cadeau qu’il offre d’ailleurs aux admirateurs de la première heure sur son album anniversaire.
«Cet album, c’était le début d’une grande aventure, une période incroyable, extraordinaire!», lance l’artiste qui a touché à plusieurs métiers du monde du spectacle.
