«Dune» de Denis Villeneuve: Pour l'amour du cinéma
Le Journal de Montréal
Dune a beau avoir coûté 165 M$ à produire et réunir une pléiade de grandes vedettes internationales, Denis Villeneuve assure avoir abordé cette mégaproduction hollywoodienne comme une œuvre «très personnelle» et «un acte de cinéma». «C’est mon plus gros film, mais c’est probablement aussi celui qui est le plus proche de moi», a confié le cinéaste québécois en entrevue au Journal.
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Denis Villeneuve a découvert le roman Dune au début de l’adolescence, alors qu’il avait 13 ou 14 ans et qu’il se nourrissait de films et de livres de science-fiction. Le cinéaste se souvient d’avoir été immédiatement interpellé par la quête du personnage de Paul Atréides, le jeune héros de la saga, campé dans le film par l’acteur franco-américain Timothée Chalamet.
«Je crois que ce qui m’a le plus touché à l’époque, c’est le sentiment d’isolement du personnage de Paul, explique Villeneuve. Il a du mal à supporter le poids de son héritage familial et il va trouver du réconfort en décou- vrant une autre culture. C’est ce qui va lui permettre finalement de faire la paix avec son identité. J’ai trouvé cela profondément émouvant.»
Denis Villeneuve ne pouvait pas se douter, à l’époque, que l’univers de Dune occuperait son esprit si long- temps et qu’il deviendrait, près de 40 ans plus tard, le second réalisateur (après David Lynch, en 1984) à porter à l’écran le classique de science-fiction de l’auteur Frank Herbert.
Le cinéaste de 54 ans était bien conscient de l’énorme défi qui l’attendait en embarquant dans un projet aussi ambitieux. C’est que Dune, un roman dense et complexe, a toujours été qualifié d’inadaptable par les admirateurs de la saga, comme en témoigne la version décevante de Lynch. Mais Villeneuve sentait que l’œuvre d’Herbert méritait d’être revisitée au grand écran, et qu’en tant qu’admirateur de longue date du roman, il avait tous les outils pour concrétiser ce vieux rêve.
«Dune est un film que je rêvais de faire depuis longtemps, indique Villeneuve. Il y avait une partie de moi qui avait toujours voulu s’exprimer dans cet espace de science-fiction pop. J’ai commencé à m’intéresser au ciné- ma avec ce genre de film. Ç’a été mon amour premier. Dune est un roman qui m’habite depuis près de 40 ans. Ce sont des images qui m’ont obsédé pendant des années. En les portant finalement à l’écran, il y avait évidemment une certaine pression et une peur de se décevoir soi-même. Mais il y a des moments pendant le tournage où j’avais sincèrement les larmes aux yeux d’avoir la chance de porter ces images à l’écran. J’ai ressenti une joie profonde.»
INTIMITÉ
Dune est le cinquième long métrage hollywoodien de Villeneuve, après Prisonniers, Sicario, L’Arrivée et Blade Runner 2049. Le réalisateur d’Incendies a tourné son nouveau film aux quatre coins du monde (Hongrie, Jordanie, Norvège, Abou Dhabi) avec un budget estimé à 165 M$ et plusieurs vedettes internationales (Timothée Chalamet, Rebecca Ferguson, Oscar Isaac, Javier Bardem et Josh Brolin).