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«Chaque fois que nous buvions, il me battait»: le calvaire d'une victime de la contrebande d'alcool à Kuujjuaq
Le Journal de Montréal
Les victimes collatérales de la contrebande d’alcool et de la consommation sont souvent des femmes et des enfants. Janice Berthe a réussi à se sortir des griffes d’un conjoint violent et alcoolique avant qu’il soit trop tard.
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«Pendant presque huit ans, j’ai été maltraitée. Chaque fois que nous buvions, il me battait. Il commençait à me crier dessus et à me bousculer. En mars, il a failli me battre à mort», confie la jeune femme qui élève seule son fils de six ans et sa fille de deux ans.
Elle a dénoncé son ex-conjoint et considère que toute cette violence est liée à la contrebande et à la consommation d’alcool et de drogue. «C’est en grande partie l’alcool qui pose problème. Le trafic de drogue et d’alcool affecte présentement toute cette communauté. C’est énorme! Ça devient dangereux. Il y a tellement de gens qui sont dépendants. Ils se battent et ne se souviennent plus de ce qu’ils ont fait. C’est complètement fou!»
Une violence responsable de conséquences tant physiques que psychologiques. «Les femmes et les enfants sont maltraités, mis à la porte de leur maison, finissent souvent à l’hôpital! Tout le monde sait ce qui se passe! Ça se passe sous les yeux des enfants.» Selon l’organisme Pauktuutit Inuit Women of Canada, 74% des femmes inuites rapportent avoir été victimes de violence à la maison.
Madame Berthe tient en partie responsables les revendeurs, qui sont aussi témoins de toute cette détresse. «La communauté est remplie de bootleggers. Je pense qu’il y en a des centaines! Ils détruisent leur famille, leurs amitiés, même leur travail. Ce n’est vraiment pas correct.»
Quelques rues plus loin, un contrebandier bien connu à Kuujjuaq s’explique, sous couvert de l’anonymat. «Je peux seulement vous dire que même si j’arrête, les gens en redemandent et me disent de continuer. Ils en veulent [de l’alcool] et si ce n’est pas moi, d’autres prendront le relais.»
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