
«C’est le début de la colère»: le revenu net agricole des producteurs québécois chuterait de plus de 86,5% cette année
Le Journal de Montréal
Alors que le feu prend en Europe avec des coups d’éclat d'agriculteurs à bout de patience, des producteurs d’ici lèvent le poing à leur tour, et entre l’amertume et le sentiment d’être incompris naît une colère sourde sur le point d’éclater.
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«Il y a des actions lourdes qui vont arriver. C’est le début de la colère», lance Adrien Papin, producteur céréalier, forcé de mettre la clé sous la porte de sa ferme de Saint-Irénée, dans la MRC de Charlevoix-Est.
«Le prix de l’essence a explosé. On a des taux d’intérêt qui font excessivement mal. Le climat s’en est mêlé et on a de la misère à être indemnisé», peste l’homme, qui a lancé un cri du cœur au début du mois dans La Terre de chez nous.
À 750 kilomètres de là, à la Ferme Pierre Bourdages, à Saint-Siméon-de-Bonaventure, son propriétaire Pierre Bourdages, déplore lui aussi un manque d’écoute.
«On a de l’amertume. On a le sentiment d’être incompris», souffle le producteur de fraises et de produits maraîchers, à la tête d’une centaine d’employés.
«On compétitionne avec des produits du Mexique, qui ont un salaire moyen de 2$ l’heure», poursuit celui qui a un site agrotouristique couru dans son coin de pays.
Au Québec, le revenu net agricole est passé de 959 M$, en 2022, à 487,1 M$ l’an dernier (-49,2%). Il pourrait même baisser à 66 M$ en 2024 (-86,5%), selon les prévision de l’Union des producteurs agricoles (UPA), du jamais-vu en 86 ans.
