Un souvenir de grand froid au Nunavik
Le Journal de Montréal
Le Québec connaît un épisode de froid assez intense ces jours-ci. Lorsque je mets le pied à l’extérieur et que le vent du nord vient me pincer la joue, je grimace toujours un peu. Mais je relativise les choses en me remémorant les occasions où j’ai réalisé des reportages dans des conditions vraiment extrêmes.
Parmi les pires météos hivernales de ma vie, le moment où j’ai photographié cette pelle mécanique trône au sommet de mes souffrances nordiques. Il n’y avait pas que la pelle qui était frigorifiée... La température ressentie avec le facteur du refroidissement éolien atteignait les -50 °C à -58 °C. Impossible de rester plus d’une trentaine de minutes dehors, et ce, même avec deux parkas d’expédition enfilés l’un sur l’autre. Le froid me transperçait le corps comme des aiguilles glacées. C’est avec des sons d’agonie que l’obturateur de l’appareil photo se déclenchait. L’écran LCD sur lequel la photo doit apparaître, ladite photo, a rendu l’âme. Mes doigts n’avaient plus aucune sensation ou presque. Heureusement, les aurores boréales dansaient dans le ciel et elles étaient merveilleusement bien positionnées. Ce spectacle céleste me donne des poussées d’adrénaline et par conséquent, la motivation à poursuivre mes activités extérieures. Même de retour à l’intérieur, après une douche chaude, des frissons résiduels m’ont accompagné dans le sommeil. Finalement, le résultat en valait la peine !
Appareil : Canon EOS 6D
Objectif : EF 16-35mm f/4L IS USM
Exposition : 15sec. à f/5.6
ISO : 500