
Naufrage de migrants dans la Manche: «un film d'horreur»
TVA Nouvelles
«Un film d'horreur», un choc tel qu'il n'en avait jamais vécu en 21 ans de mer: Karl Maquinghen, le pêcheur qui a donné l'alerte mercredi sur le pire drame migratoire survenu dans la Manche reste hanté par les images des corps flottants des naufragés.
«Voir autant de morts comme ça à côté de nous, c'est vraiment un film d'horreur», confie à quelques journalistes le pêcheur, juste débarqué, en pleine nuit de jeudi à vendredi, du chalutier sur lequel il travaille comme second, au port de Boulogne-sur-Mer (nord).
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Très choqué, la voix qui s'enroue d'émotion, ce barbu en combinaison bleue n'aspire désormais qu'à une chose, «serrer ses enfants» dans ses bras.
Le naufrage, survenu mercredi a coûté la vie à 27 personnes, 17 hommes, sept femmes et trois jeunes, selon la justice française.
Mercredi, c'est lui qui a vu le premier corps à la surface de l'eau, de la passerelle du bateau, le Saint-Jacques II. Il raconte en avoir ensuite vu «une quinzaine», «des gens morts, des enfants».
«Ceux qui n'avaient pas de gilet de sauvetage, on ne les voyait pas», explique le pêcheur, sauf un «habillé en noir», avec «une chemise à carreau». Celui-là, «je l'ai vu parce qu'il est passé à deux mètres du bateau, même pas, un mètre», rapporte-t-il, au bord des larmes.
Immédiatement, les pêcheurs préviennent le Cross Gris-Nez - le centre régional qui surveille la Manche et orchestre quotidiennement les sauvetages de migrants en difficulté - et donnent leur position.
