Les grosses quilles du samedi (pour les Celliers Ogilvy)
Le Journal de Montréal
Les techniques de vinification ayant fait un bond de géant au cours des trente dernières années, il est rare de tomber sur un vin «défectueux». Quoiqu’avec la mégavague de vins naturels des dernières années, ce n’est plus toujours le cas... Mais c’est une autre histoire. À l’époque, parlant d’un jeune vin un peu bourru, on entendait souvent: «Il faut le laisser vieillir pour qu’il se goûte bien.» Aujourd’hui, la grande majorité des vins sont accessibles dès leur tendre jeunesse. Y compris les grands bordeaux ou les grands barolos, pourtant réputés avoir besoin «d’au moins vingt ans pour se faire».
Qu’à cela ne tienne, il est toujours intéressant de mettre en cave quelques bouteilles pour les voir évoluer dans le temps. Et détrompez-vous, nul besoin que ce soient des vins hors de prix. C’est d’abord et avant tout une question de structure. En blanc comme en rouge, le vin doit posséder une bonne acidité. Pour les rouges, on ajoutera des tanins de qualité. Dans les deux cas, s’il y a un minimum d’harmonie, vous avec ce qu’il faut pour reposer quelques années en cave.
Bien sûr, les vins ne naissent pas tous égaux, et certains possèdent des attributs pour la longue garde (plus de 20 ans), alors que d’autres n’auront besoin que de 3 à 5 ans pour offrir le meilleur d’eux-mêmes. Dans tous les cas, c’est avant tout une question de goûts. Comme aime à dire mon collègue et ami Nick Hamilton: «Le vin, c’est comme les bananes. On peut les aimer vertes, jaunes ou brunes.» Autrement dit, certains (comme mon papa) adorent les vieux vins, alors que d’autres (comme moi) les préfèrent en jeunesse, quoiqu’avec un soupçon de vieillissement.
Or, si vous cherchez un endroit pour faire vieillir vos vins en beauté, j’ai découvert cette semaine un endroit spectaculaire pour le faire: Les Celliers Ogilvy.
D’entrée de jeu, je suis un peu biaisé en vous en parlant dans la mesure où l’un des promoteurs (Jean-Frédéric Laberge) de cet immense cellier situé au centre de la ville est aussi l’un de mes amis. Qu’à cela ne tienne, c’est d’abord et avant tout un projet monté par un passionné du vin. Et en matière de vieillissement, disons qu’il s’y connaît un peu. Pour ne pas dire beaucoup.
Tout juste ouverte aux amateurs qui cherchent un endroit pour entreposer leurs flacons dans des conditions parfaites, la phase 1 prend place au cœur de Montréal, pratiquement au coin de Jean-Talon et de l’Avenue du Parc. Des espaces allant de 384 bouteilles jusqu’à 4800 bouteilles sont disponibles. Tout est maintenu dans de parfaites conditions d’hydrométrie (autour de 60%) et autour de 11 degrés Celsius.