Les archives de la terreur
Le Journal de Montréal
L’opération Condor, ça vous dit quelque chose ? Pour les plus vieux d’entre nous, sans doute. On voulait créer « une centrale de Services d’intelligence coordonnée entre le Chili, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay ». Ça se passait dans les années 1970, mais cette coopération avait commencé bien avant et elle dure encore aujourd’hui, mais sous d’autres formes.
Le journaliste Pablo Daniel Magee raconte ici l’histoire hallucinante de Martín Almada, un rare survivant à l’horreur qui a endeuillé son pays, le Paraguay, alors sous la botte du dictateur Alfredo Stroessner de 1954 à 1989, celui que le vice-président étasunien Richard Nixon appelait familièrement « our man in Paraguay ».
Rien ne prédestinait Martín à devenir une victime du « Rubio », surnom qu’on donnait au dictateur en raison de ses origines allemandes. Dans le village de San Lorenzo, Martín et son épouse Celestina ont ouvert une école privée pouvant accueillir cinq cents élèves. On est en 1964, la Révolution cubaine hante désormais les coulisses des gouvernements de droite de la région. Le général a pris soin de semer à travers tout le pays des « pyrages », un terme guarani qui signifie « les balances volontaires ou les informateurs rémunérés par l’État ».
Tortionnaires sans pitié
Adepte des théories de Paulo Freire, un éducateur brésilien qui a fondé une école de pensée avec sa « pédagogie des opprimés », Martín a tout le profil d’un communiste, selon le modèle tracé par la CIA, d’autant plus qu’il est attiré par ce qui se passe à Cuba, où en un an on a alphabétisé toute la population.
Le profesor subversivo sera arrêté le 24 novembre 1974. Pendant 30 jours, il sera torturé par des militaires sans pitié entraînés par la CIA et ses experts passés maîtres dans l’art lugubre de l’interrogatoire et du chantage psychologique.
« Les sujets comme Almada n’auront pas le dernier mot et ce hijo de puta de subversif va ouvrir la voie du grand ménage », crie le général à ses officiers « en prenant place derrière un rideau tiré en retrait du devant de la scène, dans l’obscurité du fond de la grande salle qui accueille l’intimidant décor. Une fois installé dans son siège, il appuie sur l’interrupteur qui allume de puissants projecteurs placés derrière la table des officiels. [...] Escorté par deux gardes armés, [Martín] avance sur le tapis rouge de l’entrée jusqu’à la petite chaise qui l’attend, face à son tribunal. Visage tuméfié, chemise arrachée, le profesor subversivo est en bien piteux état. »
On tentera, en vain, de lui faire avouer un crime qu’il n’a pas commis, alors qu’il n’a fait que rédiger un document sur la démocratisation de l’éducation.
Pour rendre son arrestation encore plus cruelle, on annonce à Celestina, sa femme, que son mari est mort en prison. En apprenant la (fausse) nouvelle, celle-ci s’effondre, terrassée par une crise cardiaque.
À l’observation des chiffres décrivant le nouveau Silverado EV, certains diront que l’attente en valait la peine. Or, pour un constructeur aussi impliqué dans l’électrification que General Motors, il est pratiquement impensable de lancer une telle camionnette deux ans après l’arrivée du F-150 Lightning de Ford. Deux ans bien sonnés, puisque nous avions publié un article découlant du premier essai du populaire camion électrique de Ford le 11 mai 2022.
Cette semaine lors de l'émission du Guide de l'auto à QUB Télé, nos animateurs discutent des nouveaux tarifs douaniers proposés par les États-Unis sur les véhicules chinois. Le gouvernement américain s’engage à quadrupler les tarifs douaniers sur les voitures provenant de la Chine. Il y a peu de voitures provenant de marques chinoises sur le marché américain, mais des marques comme Ford, Buick, Polestar et Tesla assemblent des véhicules destinés au marché nord-américain en Chine. Et avec les élections qui s’en viennent, l’administration Biden choisit de prendre des mesures pour favoriser l’industrie de l’automobile aux États-Unis.