
DoorDash poursuivie pour avoir affiché des prix trompeurs
Le Journal de Montréal
Le Bureau de la concurrence du Canada poursuit DoorDash, l’un des géants de la livraison en ligne, qui induirait les consommateurs en erreur avec des prix et des rabais jugés trompeurs.
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Selon Ottawa, les montants affichés sur le site Web et l’application mobile de l’entreprise seraient systématiquement inférieurs à ce que les clients paient réellement à la caisse.
Les frais obligatoires, parfois cachés ou mal identifiés, s’ajouteraient au moment de finaliser la commande. Frais de service, frais de livraison, frais pour petites commandes, frais de zone étendue et même frais de «réponse réglementaire» font grimper la facture bien au-delà du prix initialement annoncé.
Résultat: les consommateurs paient souvent beaucoup plus cher que ce qu’on leur avait promis. Selon l’enquête fédérale, cette stratégie d’« indication de prix partiel » aurait permis à DoorDash d’amasser près d’un milliard de dollars en frais supplémentaires depuis presque dix ans.
Autre élément dénoncé: certains de ces frais sont présentés de manière à ressembler à des taxes gouvernementales, alors qu’ils sont décidés par l’entreprise elle-même. Une pratique que le Bureau qualifie de trompeuse.
Le commissaire de la concurrence, Matthew Boswell, appelle toutes les entreprises à revoir leurs pratiques. «Les Canadiens doivent pouvoir se fier aux prix qu’ils voient en ligne. Les entreprises qui contournent la loi seront poursuivies», a-t-il affirmé.
Le Bureau demande au Tribunal de la concurrence d’ordonner à DoorDash de cesser ces pratiques, de verser des compensations aux consommateurs lésés et de payer une sanction financière. La cause pourrait créer un précédent important, alors que les règles sur les prix affichés ont été renforcées en 2022 avec des modifications à la Loi sur la concurrence.