
Critique de «1995», la nouvelle comédie de Ricardo Trogi: toujours aussi savoureux!
Le Journal de Montréal
Même si six années se sont écoulées entre la sortie de 1991 et celle de 1995, c'est avec le même bonheur qu'on retrouve l’univers drôle et attendrissant de la série de comédies autobiographiques de Ricardo Trogi.
Après avoir raconté l’été de ses 11 ans dans 1981, sa fin d’adolescence tumultueuse dans 1987 et son premier voyage en Europe en solitaire dans 1991, Trogi a décidé de piger une quatrième fois dans ses souvenirs de jeunesse pour s'attarder cette fois-ci à ses premiers pas dans le monde de la réalisation, en tant que participant de l’édition 1994-1995 de l’émission La Course destination monde.
Le récit de 1995 s’amorce en 1994, alors que Ricardo (Jean-Carl Boucher), maintenant âgé 24 ans, a déjà abandonné son rêve de devenir cinéaste. Pour payer les assurances de sa nouvelle voiture, le jeune homme doit se contenter d’un boulot un peu louche de vendeur de livres itinérant.
Mais voilà qu’un coup de fil inattendu changera sa destinée: Ricardo fait partie d'une liste des candidats présélectionnés pour participer à La Course, une émission de Radio-Canada dans laquelle huit jeunes cinéastes en herbe parcourent la planète pendant six mois pour réaliser une vingtaine de films de quatre minutes chacun.
Voyant son rêve devenir soudainement accessible, l'apprenti réalisateur fera tout ce qu’il peut pour être sélectionné parmi les huit participants (ce qu'il réussira), et ensuite pour faire valoir son talent auprès du public et des juges de l’émission. Après un début prometteur, il frappera toutefois un mur en Égypte où, à force de se mettre les pieds dans les plats, il aura tout le mal du monde à boucler son reportage.
Construit dans le même moule que les trois films précédents de la série, 1995 s’appuie à nouveau sur l’incroyable talent de conteur de Ricardo Trogi et sur son irrésistible sens de l’autodérision.
Pour une quatrième fois, Jean-Carl Boucher incarne l’alter ego de Trogi avec une sincérité désarmante, entouré de ses habituels partenaires de jeu (dont l’excellente Sandrine Bisson, qui reprend le rôle de la mère de Ricardo) et de quelques nouveaux venus, dont Yunnis (Shadi Janho), un mystérieux nouvel ami égyptien rencontré dans un avion.
