Parcours d’un moine pas comme les autres
Le Journal de Montréal
Le célèbre moine bouddhiste tibétain Matthieu Ricard, aujourd’hui âgé de 75 ans, se raconte dans sa récente autobiographie qui se veut, entre autres, le témoignage d’une vie hors du commun empreinte de bonté, de bienveillance et d’altruisme.
Son ouvrage imposant, qui fait près de 800 pages et qui compte de superbes photos, impressionne. Mais avec une vie aussi riche, il ne pouvait en être autrement.
Matthieu Ricard est né en 1946 à Aix-les-Bains, en France. Enfant, il voyage un peu partout à travers le monde avec ses parents et a vécu deux ans à Mexico. Bien qu’il soit curieux avec un fort penchant pour la spiritualité, il opte pour des études en biologie moléculaire.
Mais en 1967, alors qu’il a 21 ans, Matthieu Ricard fait la connaissance de Kangyour Rinpoché, qui deviendra son père spirituel, lors d’un voyage à Darjeeling, en Inde, près de la frontière du Tibet. « Amour, sagesse, connaissance, beauté, noblesse, simplicité, force d’âme, dignité, cohérence... voilà entre autres choses ce qui émanait de ce premier contact avec mon maître », écrit-il.
Cette rencontre changera complètement sa vie, et quelques années plus tard, il abandonnera son travail de chercheur en génétique en France pour vivre dans l’Himalaya, se convertir au bouddhisme et devenir moine. Pendant 12 ans, il vivra au côté de Rinpoché, partageant son quotidien. « Il est impossible d’épuiser la présence d’un tel maître. On voudrait se fondre en lui et ne jamais s’en séparer », souligne l’auteur.
Bienveillance et altruisme
En lisant son livre, il ne fait aucun doute que la bienveillance, l’altruisme et la compassion sont au cœur de sa vie et de ses préoccupations. Il utilisera son talent d’écriture pour lancer des messages sur ses thèmes de prédilection.
Si Rinpoché a été pour Matthieu Ricard un maître qui a changé le cours de son existence, sa première rencontre avec le Dalaï-lama a également été significative. « Certaines des qualités du Dalaï-lama sautent aux yeux de tous, et je ne manquai pas de remarquer sa simplicité, sa vigueur, son humour, sa bienveillance et l’attention qu’il porte à chaque interlocuteur », exprime Matthieu Ricard, qui ajoute qu’il a été celui qui a éveillé le meilleur de lui-même.
Depuis une trentaine d’années, la vie de Matthieu Ricard est ponctuée de retraites méditatives, de longs pèlerinages et de voyages. D’ailleurs, il se considère lui-même comme un moine errant, toujours en quête d’une liberté intérieure permettant le bien-être d’autrui.