Les longs délais pour changer de sexe pèsent sur la santé mentale de personnes trans
Radio-Canada
La santé mentale des personnes transgenre tend à se détériorer en raison de longs délais et des exigences imposées à ceux et celles qui veulent changer de sexe.
Kim Fuery sait qu’elle est une personne trans depuis son adolescence. Elle est sortie du placard il y a un an et est sur la liste d’attente pour une chirurgie génitale depuis.
Elle explique que sa dysphorie de genre s'accentue de plus en plus, de même que son désir de transitionner.
En Alberta, afin de pouvoir obtenir une chirurgie génitale, il faut deux lettres d’approbation préalable de deux psychiatres agréés. En ce qui a trait aux chirurgies du torse, elles nécessitent la lettre d’un médecin.
Le temps d'attente pour accéder à une clinique spécialisée dans les questions de genre est d'environ deux ans.
« [Le désir de transitionner est] un processus progressif, une sorte d'autopensée, de souhait, de désir, d'envie jusqu’à ce que ça brûle. »
Lou-Ann Morin, membre de l’Ordre des psychologues du Québec, soutient qu’une fois qu’une personne entreprend les démarches pour la chirurgie, elle est habitée d'un sentiment d’urgence.
« Elles ont beau avoir attendu 15 ans, 20 ans, 30 ans, 40 ans, 50 ans. Rendues à ce moment-là, il y a un sentiment d'urgence, il faut que les choses aillent vite. »
C'est une période très difficile, la transition, avant que l’affirmation de genre soit complète. Donc cette période-là peut être souffrante parce qu'il y a beaucoup de préjugés, les personnes n’osent pas s’affirmer. C’est sûr que tout le monde a hâte que ça finisse, explique la psychologue.