
Bell accusée de s’enrichir sur le dos des prisonniers
Le Journal de Montréal
Bell Canada a soutiré des frais exorbitants à des prisonniers pour des appels téléphoniques à leurs proches pendant huit ans, selon une demande de recours collectif qui vise l’entreprise de télécommunication.
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Alors que Bell Canada était le fournisseur exclusif de services téléphoniques pour les personnes incarcérées dans les établissements correctionnels en Ontario, l’entreprise facturait 1$ la minute plus des frais de connexion de 2,50$ pour les appels interurbains. Les appels locaux, limités à 20 minutes, étaient quant à eux facturés 1$.
Des tarifs «déraisonnables», selon la poursuite, et quatre fois plus élevés que les tarifs que payaient les détenus d’autres provinces, selon un juge cité dans un document du dossier.
De cette façon, Bell a pu récolter plus de 64 millions $, selon des données fournies par l'entreprise au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) et dévoilées par La Presse Canadienne (PC). De cette somme, Bell a versé quelque 39 millions $ au gouvernement ontarien en commissions.
«Cela confirme ce que nous savions depuis le début, à savoir que Bell flouait les familles des détenus», a confié l’avocat qui mène le recours collectif, David Sterns, à la PC.
«C’était du pur opportunisme. Ces personnes étaient à la fois captives au sens figuré et littéral et Bell en a profité pour partager le butin avec le gouvernement de l’Ontario», a-t-il ajouté.
