
Arcade Fire amorce sa tournée mondiale au festival Osheaga
Radio-Canada
Nous savions tous qu’Arcade Fire allait être le remplaçant de luxe des Foo Fighters, vendredi, lors du coup d’envoi de la 15e présentation du festival Osheaga. Mais peu d’entre nous s’attendaient à assister au coup d’envoi de la tournée mondiale du groupe de Win Butler et de Régine Chassagne.
Si le constat a été assez facile à faire étant donné le nombre de chansons du plus récent album We interprétées durant le concert, Butler l’a confirmé en donnant rendez-vous aux festivaliers le 3 décembre prochain au Centre Bell.
Le premier et le dernier concert de la tournée à Montréal, s’est-il exclamé.
Après tout, ladite tournée mondiale s’amorçant à Dublin le 30 août, pourquoi ne pas offrir au public montréalais une première inattendue sous les étoiles? Bonne idée.
Cela dit, We a beau être paru depuis des mois, offrir une prestation en festival avec plus d’un tiers de nouvelles chansons comporte des risques, surtout quand tu enchaînes la suite End of the Empire et ses quatre segments. Une affaire de neuf minutes. Butler a admis quelques minutes plus tard que c’était osé et il a salué l’attitude des spectateurs. N’empêche, ce fut aussi le moment le plus somnifère de ce concert passablement pétaradant et un petit peu chaotique.
Cela s’explique par quelques mois de pause et une nouvelle configuration pour Arcade Fire. Le noyau dur (Butler, Chassagne, Richard Reed Parry, Tim Kingsbury, Jeremy Gara) est toujours au poste, tout comme la violoniste Sarah Neufeld qui n’est plus une membre officielle du groupe, mais qui est de toutes les tournées. Will Butler a quitté le band auquel se sont joints Paul Beaubrun (Boukman Eksperyns) et Dan Boeckner (Wolf Parade), dont la chanson This Heart’s On Fire a été interprétée.
En dépit de cette nouvelle mouture, Arcade Fire a mis le feu plus souvent qu’à son tour. Parmi les désormais classiques, Ready To Start a été vivifiante, Neighborhood 1 (Tunnels) a été savoureuse, Rebellion (Lies) a été percutante comme d’habitude, tandis que No Cars Go, avec Chassagne à l’accordéon et l’ajout des nappes de violon de Neufeld, a été explosive.
Parmi les nouveautés, Age of Anxiety II (Rabbit Hole), où Butler et Chassagne se partagent l’apport vocal, ainsi que le doublé The Lightning (I et II) ont tenu leurs promesses. Cela dit, ce sont surtout une poignée de titres des années 2010 qui ont frappé fort : Reflektor, avec Chassagne dans son imper transparent et la contribution de l’immense boule disco, Creature Comfort avec le support des lasers au-dessus de la foule et, bien sûr, Everything Now, l’une des nombreuses chansons chantées à l’unisson par les spectateurs.
Si Butler était froid et taciturne dans le passé, ce fut tout le contraire vendredi. Il a dédié une magnifique The Suburbs à Taylor Hawkins, le batteur décédé des Foo Fighters, et il a louangé plus d’une fois l’ouverture et la force créatrice de Montréal.
