
Étude : les phares éblouissants évitent plus d’accidents qu’ils en causent
Le Journal de Montréal
Alors que Tesla vient d’émettre un rappel sur ses Cybertruck parce que les feux de stationnement avant sont trop brillants et pourraient déranger les autres usagers de la route, une nouvelle étude nous apprend que le risque d'accident n’augmente pas pour autant.
Selon l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) aux États-Unis, même si beaucoup de gens se plaignent de nos jours des phares qui peuvent éblouir les conducteurs venant en sens inverse, l'éblouissement n'est en cause que dans une infime partie des accidents qui surviennent le soir et de nuit. En outre, le pourcentage n'a pratiquement pas évolué au cours des dix dernières années.
« Bien qu'il puisse être inconfortable, l'éblouissement dû aux phares contribue à bien moins d'accidents qu'une visibilité insuffisante, affirme le président de l'IIHS, David Harkey. Mais cela ne signifie pas que la réduction de l'éblouissement ne soit pas un objectif important, sur lequel nous nous concentrons depuis longtemps à l'IIHS, en plus de l'amélioration de l'éclairage. »
L’IIHS cite des statistiques provenant de 11 États américains selon lesquelles l'éblouissement dû aux phares n'a été un facteur que dans un ou deux accidents nocturnes sur mille entre 2015 et 2023. Bien que la quantité de lumière émise par les phares ait augmenté durant cette période, la fréquence des mentions d'éblouissement dans les rapports d'accident est restée quasiment inchangée.
En revanche, les phares plus puissants ont permis de réduire les accidents graves causés par une mauvaise visibilité, avance l’IIHS, qui inclut d’ailleurs la performance des phares depuis 2016 dans ses tests pour déterminer les véhicules les plus sécuritaires de l’industrie.
Son programme a encouragé les constructeurs automobiles à utiliser des phares à DEL sur davantage de modèles. Il faut quand même mentionner que l'IIHS pénalise les phares dont les feux de croisement produisent un éblouissement excessif, susceptible d'aveugler temporairement les conducteurs venant en sens inverse. En prenant en compte à la fois la visibilité et l'éblouissement, les évaluations de l'IIHS ont donc incité les constructeurs à prêter attention à l’ajustement des phares.
En 2016, un seul des quelque 80 systèmes de phares évalués avait reçu une bonne note, contre environ 51% des phares testés par l'IIHS sur les véhicules de l'année modèle 2025.
