Soudan : violents combats à Khartoum, la trêve sur le point d’expirer
Radio-Canada
Les violents affrontements entre l'armée soudanaise et les paramilitaires ont repris dimanche à Khartoum, au moment où une fragile trêve de trois jours, qui n'a jamais été vraiment respectée sur le terrain, est sur le point d'expirer.
Des millions de Soudanais sont pris au piège des bombardements et des tirs antiaériens depuis le déclenchement, le 15 avril, d'une impitoyable guerre de pouvoir entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et son numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les Forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires particulièrement redoutés.
Tout comme la première trêve, sa prolongation n'a pas fait taire les armes à Khartoum et dans d'autres régions, en particulier au Darfour. Ce cessez-le-feu arrive à expiration dimanche à minuit.
Les combats, qui ont commencé le 15 avril dernier, ont fait 528 morts et 4599 blessés, selon des chiffres officiels largement sous-évalués, et les deux camps s'accusent mutuellement de violer la trêve.
Dimanche, des témoins ont fait état de combats près du quartier général de l'armée à Khartoum et de frappes aériennes à Omdurman, en banlieue nord de la capitale.
Il y a de très violents combats, des coups de feu résonnent dans ma rue toutes les quelques minutes depuis l'aube, rapporte un témoin à l'AFP.
Alors que les combats entrent dans leur troisième semaine, les cinq millions d'habitants de la capitale, quand ils ne fuient pas, restent barricadés, essayant de survivre aux pénuries de nourriture, d'eau et d'électricité.
Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées à l'intérieur du Soudan ou ont entrepris des voyages harassants vers les pays voisins, le Tchad, l'Égypte, l'Éthiopie et le Soudan du Sud.
Les gouvernements étrangers ont évacué leurs ressortissants et des citoyens d'autres nationalités, surtout depuis Port-Soudan vers Jeddah, en Arabie saoudite, sur l'autre rive de la mer Rouge.