Ouzbékistan : un référendum constitutionnel pour consolider le pouvoir du président
Radio-Canada
L'Ouzbékistan organise dimanche un référendum constitutionnel qui permettra notamment de consolider le pouvoir du président, un réformateur autoritaire qui dit vouloir propulser la plus peuplée des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale dans une nouvelle ère de développement.
Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures et fermeront à 20 heures, selon la Commission électorale ouzbèke.
Si les autorités soutiennent que la modification des deux-tiers de la Constitution permettra de démocratiser et d'améliorer le niveau de vie des 35 millions d'habitants, aux droits longtemps bafoués par un régime répressif, c'est surtout le président Mirzioïev qui en bénéficiera dans l'immédiat.
Parmi les principales mesures, figurent en effet le passage du quinquennat au septennat et la remise à zéro des deux mandats présidentiels, ce qui permettra en théorie à l'actuel dirigeant, âgé de 65 ans, de rester au pouvoir jusqu'en 2040.
L'adoption du texte ne fait aucun doute après une campagne à sens unique dans un État où la presse reste largement contrôlée.
Le pouvoir s'est malgré tout employé à légitimer cette nouvelle Constitution, en mobilisant des célébrités locales pour louer les mérites du texte et du président Mirzioïev, lors de grandes manifestations et concerts.
Sur les panneaux publicitaires de la capitale Tachkent, plus grande ville d'Asie centrale, s'affichent des conversations imaginaires par SMS incitant les électeurs à participer, comme Papa, on va au parc? Non, d'abord on va voter.
Cette stratégie semble fonctionner. Agaï Danilov, étudiant de 18 ans rencontré par l'AFP, estime qu'organiser ce référendum est une bonne décision, pour que nous puissions choisir l'avenir de notre pays.
Pour Olivier Ferrando, enseignant-chercheur à l'Université catholique de Lyon, en France, cette révision constitutionnelle est la mesure phare du président Mirzioïev dans son effort d'émancipation de l'héritage de son prédécesseur Islam Karimov.