L’illusion des projets verts du MTQ
Le Journal de Montréal
Carboneutre. C’est le terme à la mode du gouvernement Legault pour décrire les grands projets routiers en cette ère de changements climatiques.
Voici ce qu’affirmait le ministre des Transports François Bonnardel en novembre dernier à propos du controversé projet de troisième lien à Québec :
« La construction du tunnel sera elle-même carboneutre. Je sais que ces faits ne conviennent pas à certains opposants au tunnel, qui se plaisent à tort d’en faire un symbole d’augmentation des gaz à effet de serre, mais les faits sont les faits. »
Sur papier, ce marketing politique est séduisant. L’idée consiste à compenser les gaz à effet de serre (GES) émis lors de la construction d’un projet polluant (un pont, un tunnel ou une nouvelle autoroute, par exemple) en achetant des crédits accumulés par des projets qui ont contribué à retirer des GES.
Je pollue d’une main, mais je finance une diminution de la pollution de l’autre main. Tout le monde est content au volant de son véhicule électrique.
Gênant pour le ministère
La réalité est-elle aussi joviale ?
Notre Bureau d’enquête s’est penché sur le premier projet « carboneutre » du MTQ, l’échangeur Turcot à Montréal.
En octobre 2020, le gouvernement se félicitait de la fin de ce chantier « historique » dans un communiqué coiffé d’un titre avec un point d’exclamation. Il déclarait alors sans nuance que le projet était carboneutre.
À l’observation des chiffres décrivant le nouveau Silverado EV, certains diront que l’attente en valait la peine. Or, pour un constructeur aussi impliqué dans l’électrification que General Motors, il est pratiquement impensable de lancer une telle camionnette deux ans après l’arrivée du F-150 Lightning de Ford. Deux ans bien sonnés, puisque nous avions publié un article découlant du premier essai du populaire camion électrique de Ford le 11 mai 2022.
Cette semaine lors de l'émission du Guide de l'auto à QUB Télé, nos animateurs discutent des nouveaux tarifs douaniers proposés par les États-Unis sur les véhicules chinois. Le gouvernement américain s’engage à quadrupler les tarifs douaniers sur les voitures provenant de la Chine. Il y a peu de voitures provenant de marques chinoises sur le marché américain, mais des marques comme Ford, Buick, Polestar et Tesla assemblent des véhicules destinés au marché nord-américain en Chine. Et avec les élections qui s’en viennent, l’administration Biden choisit de prendre des mesures pour favoriser l’industrie de l’automobile aux États-Unis.