
Festival Regard: le sort d’un film russe en suspens
Le Journal de Montréal
Les organisateurs du festival Regard de Saguenay se donnent quelques jours avant de décider s’ils garderont dans la programmation le film russe qu’ils ont sélectionné avant que Vladimir Poutine n’ordonne à ses troupes d’envahir l’Ukraine.
La directrice générale du populaire festival de courts métrages, Marie-Elaine Riou, souhaite consulter les autres festivals où a été présenté le film jeunesse My Friend Tiger, de même que sa réalisatrice Tatiana Kiseleva, et les producteurs, afin de vérifier si ces derniers approuvent l’invasion russe.
« Nous faisons nos recherches afin de prendre la bonne décision, mais d’emblée, nous ne voulons pas pénaliser ni le public ni la réalisatrice », indique Mme Riou.
La directrice de Regard comprend le mouvement de boycottage culturel mondial qui touche l’art russe, mais préférerait éviter d’avoir à censurer un film dont le propos n’a rien de politique.
« Un festival de courts métrages, dit-elle, ne devrait pas se censurer dans le sens où nous sommes là pour présenter tous les regards sur toutes les situations, pour donner des voix aux artistes qui font des œuvres. »
Comme avant la pandémie
Malgré une bonne frousse à l’arrivée du variant Omicron, en décembre dernier, les organisateurs pourront présenter le festival tel qu’ils l’avaient imaginé sans les contraintes de la pandémie, du 23 au 27 mars.
Sur les 2000 films soumis au comité de sélection, 165 courts métrages en provenance d’une cinquantaine de pays seront présentés au public du Saguenay, en salle et en ligne.
Dans le lot, on note Suzanne et Chantal, première réalisation de la comédienne Rachel Graton (Les Simone, Sans rendez-vous). Ce film, qui met en vedette Anne-Marie-Cadieux et Béatrice Picard, est décrit comme un Thelma et Louise québécois.
