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Entrepôts d’Amazon et de Dollarama: de la main-d’œuvre «jetable», déplore un rapport
Le Journal de Montréal
Après avoir recueilli des dizaines de témoignages de travailleurs d’entrepôts de Dollarama et d’Amazon dans la région de Montréal, une chercheuse n’y va pas par quatre chemins: ces entreprises profitent de la vulnérabilité d’immigrants récents pour maximiser leurs profits.
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«Ces travailleurs sont considérés comme de la main-d’œuvre jetable», affirme Martine D’Amours, sociologue et professeure associée en relations industrielles à l’Université Laval.
L’étude qu’elle a dirigée et qui a été réalisée par le Groupe interuniversitaire et interdisciplinaire de recherche sur l’emploi, la pauvreté et la protection sociale (GIREPS), le Centre des travailleurs immigrants (CTI) et l’Association des travailleurs et travailleuses d’agence de placement (ATTAP) s’appuie sur les témoignages récents de 70 travailleurs d’entrepôt: 37 chez Dollarama et 33 chez Amazon.
«Les entrepôts de Dollarama, les gens les décrivent comme poussiéreux, mal éclairés, sans assez d’espace pour circuler, relate Mme D’Amours. À côté de ça, le modèle Amazon a l’air wow! C’est bien éclairé, les espaces sont plus grands, mais ce qu’on nous décrit, ce sont les longs quarts de travail [10 heures par jour] et, surtout, les quotas de productivité qui sont littéralement inhumains. On presse le citron et je vous dirais même qu’on essaie de choisir les citrons dans lesquels il y a le plus de jus.»
Une forte proportion des travailleurs d’entrepôt des deux entreprises sont nés à l’extérieur du Canada: c’est le cas de 100% des répondants de l’étude chez Dollarama et de 85% d’entre eux chez Amazon.
«Le vivier de personnes qui ont besoin de travailler et qui sont prêtes à accepter ces conditions-là est toujours alimenté par [l’arrivée] de personnes avec des statuts migratoires précaires», note Martine D’Amours.