De très nombreux projets sans soumissionnaires au Québec
Le Journal de Montréal
Le Québec a beau avoir le plus beau et le plus ambitieux plan d’infrastructures qui soit, il n’arrivera jamais à le réaliser si le gouvernement ne change pas le mode d’octroi des contrats, avertit l’Association des firmes de génie-conseil – Québec (AFG).
« On ne peut pas mettre 135 milliards de dollars sans penser à la qualité », s’insurge le grand patron de l’association, Bernard Bigras.
L’ex-député bloquiste de Rosemont est à la tête de l’AFG depuis quelques mois seulement. Mais il a très vite compris que le monde du génie-conseil québécois n’arrivera jamais à réaliser les 135 milliards de dollars de projets du Plan québécois des infrastructures (PQI) 2021-2031.
« Il y a zéro soumission sur un paquet de projets. Le plus gros irritant est le mode d’octroi des contrats », explique le nouveau PDG.
Ajoutez à cela la loi sur l’accélération de 185 projets d’infrastructure que le gouvernement Legault a eu toutes les misères du monde à faire passer il y a un an, et la tempête est parfaite.
Au lieu de miser sur le soumissionnaire au plus bas prix, Québec devrait faire comme Ottawa, insiste l’AFG : y aller selon les compétences.
« Il y a juste au Québec qu’on va avec le plus bas prix. Partout ailleurs au Canada, on le fait selon la compétence, selon qui est le meilleur pour faire la job », explique M. Bigras.
Si on continue comme ça, insiste-t-il, aucune firme de génie-conseil ne va souhaiter soumissionner. Et les projets non réalisés vont s’accumuler.
« Il y a déjà un désintérêt des firmes de génie-conseil. Avec ce système-là, elles n’ont pas le goût de se lancer dans des projets publics », assure-t-il.